Le dirigeant d'opposition burundais Agathon Rwasa a été "destitué" de la tête de son parti, les Forces nationales de libération (FNL - ex-rébellion), par des cadres dissidents lors d'un congrès alternatif soutenu par le régime, dimanche à Bujumbura.
Agathon Rwasa est entré dans la clandestinité depuis le début du processus électoral en mai, processus qu'il a boycotté, en disant craindre pour sa vie. Ses partisans ont dénoncé dimanche ce "congrès" comme étant une "mascarade commanditée par le pouvoir".
Quelque 350 membres des FNL, en grande majorité des jeunes gens, ont participé à la réunion placée sous haute surveillance policière et organisée sur autorisation spéciale du ministre burundais de l'Intérieur, Edouard Nduwimana.
Le "congrès" a élu un nouveau président, Emmanuel Miburo et Jacques Bigiramana, lui même exclu des FNL par M. Rwasa, a été désigné secrétaire général.
"Le parti FNL a perdu énormément en se retirant du processus électoral, (. . . ) Ce congrès a décidé de corriger les erreurs qu'il y a eu, c'est pourquoi il vient de destituer Agathon Rwasa", a déclaré M. Bigirimana.
"C'est une nouvelle mascarade commanditée par le CNDD-FDD au pouvoir qui veut détruire notre parti. Agathon Rwasa est à la tête du FNL et il va y rester", a déclaré à l'AFP le vice-président de ce parti, Alfred Bagaya.
Il s'agit de la cinquième tentative de destitution du leader historique des FNL, commanditée par le pouvoir au cours des cinq dernières années.
Le Burundi traverse une crise politique depuis l'élection communale du 24 avril, remportée très largement par le parti au pouvoir et dont les résultats ont été contestés par l'opposition qui a dénoncé des fraudes massives. Les attaques à la grenade et les assassinats ciblés se sont multipliés depuis lors.
La présidentielle de juin a été remportée par le président sortant Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice, qui a ensuite remporté les législatives.
source:
http://www.jeuneafrique.com