Séparée des télécommunications suite à une réforme rendue effective dès juin 2000, la poste tchadienne érigée en une entreprise, la Société tchadienne des Postes, est dotée d'une mission de service public bien plus large.
Par exemple, elle est chargée du paiement des salaires des fonctionnaires dans l'arrière-pays, a confié dans un entretien à Xinhua son directeur général, Hamidou Nouhou, en marge d'une réunion de l'Union panafricaine des postes (UPAP) les 2 et 3 août à Yaoundé.
Question : Quel est l'état des lieux de la poste au Tchad aujourd'hui ?
Réponse : La poste du Tchad connaît énormément de difficultés, mais on peut dire aujourd'hui qu'il y a un léger mieux par rapport à hier. C'est une entreprise qui évolue, mais compte tenu du choc que la poste avait subi lors de la séparation qui n'était pas tout à fait bien préparée avec les télécommunications, le progrès que nous faisions n'était pas si notable qu'il est en réalité.
Q : Cette séparation a eu lieu quand ?
R : Les lois ont été prises en 1998, la séparation effective a eu lieu en juin 2000.
Q : Est-ce que c'est une poste suffisamment implantée sur le territoire tchadien, qui est d'ailleurs vaste ?
R : Le territoire tchadien, comme vous le dites, est très vaste. C'est 1.284.000 km2. Je ne dirai pas que la poste est suffisamment implantée, mais toujours est-il que la moitié du Tchad est presque désertique. Sur la partie restante, pour le moment l'implantation de la poste est raisonnable.
Q : Quel pourcentage de la superficie ?
R : Disons que c'est la moitié, parce que la partie désertique fait pratiquement la moitié du territoire, soit 500.000 km2. Mais sur l'autre partie, ce qui était hier ce qu'on appelait le Sahel, a tendance à se désertifier également. Toujours est-il qu'à partir du Centre, de l'Est et vers le Sud, l'implantation des bureaux de poste est, à notre avis, suffisante. Elle est appréciable, mais nous entendons l'étendre, parce que vous savez que le Tchad a connu des événements douloureux qui ont eu comme résultat que certains bureaux étaient détruits, d'autres fermés. Nous sommes en train de réhabiliter petit à petit les bureaux qui étaient fermés, créer des bureaux là où nous estimons que c'est nécessaire maintenant. Compte tenu de la présence de l'armée dans certaines régions et de certaines forces étrangères, par exemple le transfert d'argent devient nécessaire. Donc, nous avons essayé d' implanter ces services-là.
Dans le cadre de la bancarisation des services de l'Etat, il a été décidé que la plupart des fonctionnaires qui sont dans les provinces soient par la poste parce qu'elle est plus présente que les banques dans certaines régions. Donc, nous avons été obligés d' être plus présents à l'intérieur du pays pour pouvoir répondre aux besoins de paiement des salaires des fonctionnaires.
Q : La poste tchadienne fait-elle le poids face à la concurrence des grands opérateurs, surtout internationaux, de transfert d' argent ?
R : Nous essayons de tirer notre épingle du jeu, parce que c'est un phénomène international que nous ne pouvons pas empêcher d' exister. Quelquefois, nous collaborons avec certains de ces opérateurs. Il est vrai que ce n'est pas ce que nous souhaitons. Mais, nous sommes obligés de faire comme ça pour pouvoir coexister avec eux, sinon on s'efface, ils s'implantent.
Q : Quelle est votre part de marché dans ce créneau ?
R : Je pourrais difficilement vous répondre avec exactitude la part de marché que nous représentons par rapport au courrier, au transfert d'argent et au paiement des salaires. C'est une part de marché qui est quelques fois bonne et quelques fois n'est pas tout à fait satisfaisante. Par exemple, il y a des opérateurs de transferts des pays voisins comme le Cameroun qui coexistent avec nous, qui nous prennent une part de marché. Il y a les opérateurs postaux de l'Europe qui écrèment également cette part de marché.
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