Les principaux journaux ivoiriens manifestent quasiment tous un optimisme prudent autour de la nouvelle date de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire fixée au 31 octobre, alors que les tâches à réaliser en moins de trois mois sont importantes.
"Les Ivoiriens ont peut-être jubilé un peu trop vite car, au vu du chronogramme détaillé retraçant les opérations à exécuter pour tenir cette échéance du 31 octobre, l'on est en droit de s'interroger et, peut-être, de mettre un peu d'eau dans le vin", écrit Le Nouveau Réveil (proche du PDCI, opposition).
Les tâches à réaliser dans "des délais bien précis" concernent, selon la Commission électorale indépendante (CEI), le contentieux de l'inscription sur la liste électorale provisoire qui doit s'achever au plus tard le 25 août, la signature d'un décret de validation de la liste définitive le 5 septembre, l'affichage de la liste définitive et la distribution des cartes nationales d'identité et d'électeurs dans un délai de trois semaines dès début octobre avant l'ouverture de la campagne électorale le 16 octobre.
C'est un "chronogramme ultra serré", commente Le Nouveau Réveil qui pense qu'un "seul choc, un seul couac suffira pour dérégler toute la machine".
Au-delà de ces délais "très difficiles" à respecter, le journal lève une autre inconnue qui reste le financement du processus électoral estimé à près de 15 milliards de FCFA (23 millions d'euros).
Ce chronogramme est "presque de la mer à boire", relève le quotidien Notre Voie (FPI, parti présidentiel) qui, sans verser dans le pessimisme, rejoint son confrère de l'opposition tout en indiquant que "de vrais et nombreux problèmes" restent à régler pour éviter un nouveau report.
Pour être dans le temps, selon Notre Voie, il faut engager "une véritable course contre la montre" pour réaliser le désarmement qui a besoin "de beaucoup d'argent" et qui "jusqu'à ce jour n'est pas gagné à 100%".
"Or, il faut le désarmement avant les élections", insiste le journal qui prie, en outre, pour que le contentieux de l'inscription sur la liste électorale ne se transforme pas en "une foire d'empoigne" entre "tricheurs et fraudeurs" sur la nationalité ivoirienne et "partisans de la défense de la nationalité ivoirienne".
L'affichage de la liste définitive, la distribution des cartes d'électeur et d'identité nationale dépendent, "exclusivement", de la fin du contentieux, prévient Notre Voie.
Qu'à cela ne tienne. Pour le quotidien Le Patriote (RDR, opposition), les "ingrédients nécessaires" sont réunis pour que la Côte d'Ivoire aille "effectivement" aux élections et sauf "mauvaise foi" du camp présidentiel, "l'élection est bel et bien possible" dans "environ 80 jours".
Le journal en veut pour preuve, l'affichage "dans les tout prochains jours" de la liste électorale définitive, l'encasernement des ex-combattants "devenu réalité", l'opérationnalisation des brigades mixtes (soldats ex-rebelles et loyalistes) au sein du Centre de commandement intégré (CCI) pour la sécurisation du processus électoral et la réunification du pays qui ne fait "plus de débat".
"Alors, vivement, que le 31 octobre ne soit pas un leurre, les Ivoiriens ont trop souffert et continue de souffrir" de l'absence d'élections, appelle de tous ses vœux Le Patriote.
french.news.cn/afrique