Le gouvernement togolais a inscrit, dans la relance globale du secteur agricole au Togo, une sortie de léthargie de la filière coton qui laisse entrevoir de bonnes perspectives pour les cotonculteurs et le tissu agro-industriel.
La culture du coton au Togo, qui a pris le pas sur les autres cultures de rentes pendant des années, a enregistré des contretemps au cours des cinq dernières années. Les campagnes agricoles ont été soldées par de faibles rendements faits de chute continue des productions avec, en conséquence, le périclite des usines de traitement ou de transformation qui en dépendent.
Entre 1973 et 1974, la production nationale avait dépassé la barre de 10.000 tonnes et a incité le gouvernement à créer la Société Togolaise du Coton (Sotoco), une société d'égrenage, qui a pris en charge la promotion de la production.
En en 1985, la cotonculture togolaise, bien que strictement dépendante des aléas climatiques, a fourni près de 50.000 tonnes et 100.000 tonnes en 1993. En 1995, la production a atteint 130. 000 tonnes et a culminé à 187.000 tonnes en 1999, avant de glisser dans une longue période de baisse continue de la production estimée à environ 30.000 tonnes en 2010.
La situation a été pénible pour le tissu industriel et la Societé pour la Promotion Industrielle et de Coton (Sopic) a dû fermer.
Pendant ce temps, la Nouvelle Industrie des Oléagineux du Togo (NIOTO), filiale du groupe français Geocoton, est entrée dans un marasme avec seulement 33 jours d'activité de trituration de graine de coton en 2009. Cette usine de production d'huile alimentaire à base de graines de coton a dû recapitaliser à plusieurs reprises à plus de 9,95 milliards Cfa depuis 1995. L'instabilité de la production de coton qui n'offrait plus un volume raisonnable de graines a induit à la Nioto seulement huit exercices positif en 20 ans d'activités..
Aujourd'hui, dans leur nouvelle vision pour la filière coton dans la relance du secteur agricole, les autorités togolaises ont entrepris des réformes qui ont abouti à la création de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT). Il s'agit d'une société d'économie mixte, détenue à 60% par l'Etat et à 40% par les organisations de producteurs de coton, qui est venue remplacer la Sotoco engloutie par des dettes auprès des producteurs et des banques publiques du pays.
Le nouveau gouvernement entend, à présent, poursuivre les efforts de relance de la production cotonnière après avoir achevé la phase de réorientation de la filière. Dans la foulée, le payement des dettes de la SOTOCO de près de 23 milliards de FCFA aux cotonculteurs a été entamé, tout comme les dettes de la société chiffrées à des dizaines de milliards de FCFA pour les banques publiques.
Il reste à concrétiser la priorité affichée par le gouvernement de faire passer la production actuelle qui tourne au tour de 30. 000 tonnes de coton à 80.000 tonnes en 2011 et à 100.000 tonnes à partir de 2013. Cette ambition intervient alors qu'une période faste s'annonce pour le coton fibre sur les marchés internationaux où le prix de la fibre est en augmentation continue pour constituer un aiguillon à la culture du coton.
Du côté du tissu industriel, surtout à la NIOTO, la nouvelle donne est prise dans le sens de bons paramètres notamment de prix d'achat du coton fibre et d'incitation à la production, offrant des chances de redressement structurel. Le directeur général de Nioto, Olivier Kergall, fait état de "conditions réunies" pour que la culture cotonnière redémarre de manière importante et que cette filiale française tablera sur cette remontée de la production pour pouvoir stabiliser sa situation.
Dans le nouveau contexte de relance de la filière, une association de jeunes a lancé au mois de juillet à Dapaong, extrême nord du pays, un projet de culture de 500 ha de coton à travers le Togo avec la perspective d'atteindre 18.000 ha la campagne agricole prochaine.
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