Les journalistes centrafricains des médias de service public ont fait vendredi en début de matinée une marche pacifique pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail ainsi que la protection des pouvoirs publics face aux violences attribuées aux forces de défense et de sécurité.
Rassemblés dès 7h 30 devant le siège de Télé Centrafrique sur l'Avenue des martyrs, les quelques 200 marcheurs ont parcouru environ 300 mètres pour se rendre à la Primature où ils ont remis au Premier ministre Faustin Archange Touadéra un mémorandum et un projet de statut particulier dont ils réclament l'adoption pour la prochaine session de l'Assemblée nationale.
"Unanimes pour un statut particulier de la presse", "non à l'agression et à l'intimidation des journalistes par les forces de défense et de sécurité", pouvait-on lire sur les banderoles arborées par les marcheurs.
Cette marche des journalistes fait suite à une agression dont a été victime, dans la nuit du 16 août, Mme Virginie Mokondji, caméraman à Télécentrafrique. De retour d'un reportage dans l'arrière-pays, elle a été braquée par des hommes en uniforme qui ont emporté ses outils de travail ainsi que des effets personnels.
S'adressant aux manifestants dans l'enceinte de Télécentrafrique peu avant la fin de leur rassemblement, le ministre intérimaire de la Communication, Fidèle Gouandjika, a indiqué que le statut particulier, dont le gouvernement accepte le principe, ne saurait être adopté avant la fin 2011 compte tenu des implications budgétaires que cela comporte.
Cette manifestation, retransmise en direct sur les ondes de la radio nationale, a reçu le soutien des journalistes du secteur privé et de l'organisation des femmes centrafricaines (OFCA), dont la présidente, Mme Marguerite Kofio a réclamé justice pour Mme Mokondji, ajoutant que l'agression dont elle a été victime rejaillit sur toutes les femmes de Centrafrique.
En République Centrafricaine, seules la magistrature, l'armée et la police disposent à l'heure actuelle d'un statut particulier ou spécial, les autres corps étant régis par un statut général de la fonction publique.
Engagé dans des négociations serrées avec les institutions financières internationales, le gouvernement a soigneusement évité jusqu'ici d'accorder un statut particulier à la presse, craignant que cela ne fasse tache d'huile.
french.news.cn/afrique