Le président ivoirien Laurent Gbagbo a signé jeudi 9 septembre un décret ratifiant définitivement la composition de la liste électorale en vue de l'élection présidentielle du 31 octobre prochain. Tous les candidats ont approuvé la liste des électeurs présentée la semaine dernière par la commission électorale nationale, ce qui lève un obstacle majeur à l'organisation de ce scrutin reporté à six reprises depuis 2005.
Le représentant des Nations unies en Côte d'Ivoire, Youn-Jin Choi, parlait d'un acte « historique ». Les Ivoiriens sont au bout de leur peine, comme l'a souligné le président Gbagbo car, désormais, tout ce qu'il reste à faire avant les élections ne nécessite plus l'arbitrage des dirigeants politiques. Les trois principaux d'entre eux (par ordre alphabétique MM. Bédié, Gbagbo et Ouattara) se sont mis d'accord lundi sur la liste définitive. Quelque 50 000 personnes ont, pour l'instant, été mises à l'écart de cette liste, soit 0,8 % des inscrits à l'origine. Leur cas sera réglé plus tard, mais il est clair que ces recalés temporaires n'auraient pas changé le résultat du vote.
Etape décisive également car cette liste définitive, qui sera remise samedi 11 septembre au matin à la CEI, la Commission électorale indépendante, a été produite dans la douleur. A cinq jours près, cela fait en effet deux ans maintenant que le recensement électoral débutait. Deux ans marqués par des crises à répétition, dont une, en janvier dernier, qui a débouché sur la double dissolution, le mois suivant, et du gouvernement et de la CEI, et une autre, qui en est résultée, et qui a fait couler le sang, à Gagnoa notamment. Deux ans de douleur, de sang et de larmes donc pour confectionner une liste acceptée par tous. Il s'agit d'une vraie délivrance pour les Ivoiriens.
Il reste cependant d'autres obstacles à franchir
La dernière ligne droite qui s'ouvre désormais est encore parsemée d'obstacles. Entre autres : la confection et surtout la distribution des cartes d'identité et d'électeurs dans tout le pays, l'impression des bulletins de vote et des professions de foi des candidats (et là, la tâche sera rude pour l'imprimerie nationale qui devra très probablement sous-traiter une bonne partie de ce travail), et enfin les questions de sécurité, et notamment le problème du désarmement des milices. Interrogé à ce sujet par RFI, le ministre de la Défense Michel Amani N'Guessan admettait devoir encore régler cette question.
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