DAKAR, 21 décembre (Xinhua) -- La candidature du président Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle de février 2012 suscite à nouveau une vive polémique et cette fois-ci au sein même de dans son propre parti (PDS, au pouvoir).
Abdoulaye Wade, élu en 2000 et réélu en 2007, avait annoncé en avril 2010 son intention de se présenter à la présidentielle pour un troisième mandat à la tête de l'Etat.
L'ancien Premier ministre Idrissa Seck, qui a intégré le PDS après avoir formé un parti dissident, et ses proches s'opposent cette fois-ci à la candidature de leur secrétaire général.
Ils jugent cette candidature invalide au regard de la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats du président de la République.
"Les experts que j'ai consultés sont formels : votre candidature pour un troisième mandat est inconstitutionnelle donc irrecevable. Le terme de votre mandat en cours est 2012 et ne peut être prorogé", écrit Idrissa Seck dans une lettre ouverte adressée au chef de l'Etat.
Le président de la République avait fait modifier la Constitution par référendum en 2001 pour porter le mandat à cinq ans renouvelable une seule fois. Il a été réélu en 2007 sous ce nouveau régime.
Cette correspondance de M. Seck a été jugé de trop selon les proches d'Abdoulaye Wade qui convoquent le comité directeur du PDS pour trancher la question.
Sur les 66 responsables membres de ce comité qui étaient présents à la rencontre, seuls trois à savoir Idrissa Seck lui- même, Pape Diouf et Me Doudou Ndoye se sont opposés à la candidature de Me Wade pour les présidentielles de 2012.
Le comité directeur a ainsi adopté une résolution dans laquelle il soutient la candidature de Abdoulaye Wade. Cette résolution sera transmise au bureau politique du PDS qui va l'entériner avant le congrès qui va présenter officiellement la candidature de Me Wade.
Pour autant Idrissa Seck et son camp ne semblent pas être convaincus par leurs camarades de parti.
"Au bout de plusieurs heures de discussions, aucun argument n' est venu me faire changer d'avis et me convaincre du contraire de ce que j'ai déjà exprimé au peuple sénégalais et qui est que cette candidature est irrecevable", confie l'ancien Premier ministre au sortir du comité directeur de son parti.
Il engage alors une campagne d'information et de sensibilisation des militants à l'intérieur du pays afin de les convaincre de s'opposer à la candidature de leur secrétaire général Abdoulaye Wade lors du prochain congrès du parti, dont la date n'a pas encore été fixée.
Cette nouvelle initiative a été considérée par le Comité directeur du PDS, qui s'est réuni le 10 Décembre sous la présidence du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, comme une "attitude fractionniste". Et le comité demande l'exclusion pure et simple d'Idrissa Seck du PDS.
Le comité de discipline du PDS qui a statué sur son cas ce lundi 20 décembre a transmis son rapport au Secrétariat national de ce parti, seul habilité à exclure ou non un militant du PDS.
La contestation de la candidature du président Wade par Idrissa Seck s'ajoute à celle des opposants et de plusieurs spécialistes du droit.