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Référendum du Sud-Soudan - Le vote historique

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(allafrica) -- Du 9 au 15 janvier 2011, les Soudanais du Sud votent pour déterminer l'avenir de leur pays: la sécession ou le maintien de l'union avec le Nord. Pour obtenir leur indépendance, les Sudistes doivent passer le cap des 60% des votes des électeurs enregistrés. Improbable, il y a quelques années encore, la naissance d'un 54e État africain* semble d'ores et déjà entérinée.

Qui vote ?

La loi sur le référendum (2009) précise les conditions du vote :

- être âgé de 18 ans,

- les électeurs des communautés ethniques résidentes du Sud-Soudan avant le 1er janvier 1956, date de l'indépendance,

- les électeurs non résidents permanents au Sud-Soudan, doivent avoir des ascendants dans l'une des communautés du Sud,

- les électeurs qui n'appartiennent pas à une communauté du Sud mais dont les grands-parents résident dans le Sud depuis le 1er janvier 1956.

L'une des obligations pour les non résidents permanents était de se présenter à l'inscription sur les listes du référendum dans un bureau d'enregistrement du Sud pour se faire identifier par les agents : plusieurs dizaines de milliers de Sudistes, déplacés par la guerre, et vivant au Nord, sont revenus dans le sud du pays spécialement pour le vote. Ce retour en masse dans un délai si court, cause quelques problèmes d'hébergement et de logistique aux autorités régionales.

Le vote de la diaspora sud-soudanaise est organisé dans 8 pays : Royaume-Uni, États-Unis, Canada, Égypte, Australie, Éthiopie, Kenya et Ouganda. Le nombre de votants potentiels de la diaspora est évalué à 364 000.

3,9 millions de personnes se sont enregistrées au cours de la campagne d'inscription sur les listes spéciales du référendum (1er novembre au 8 décembre 2010) dont 60 000 de la diaspora et 116 000 du Nord-Soudan. Aux élections d'avril 2010, malgré le retrait et l'appel au boycott d'un candidat sudiste à la présidentielle, 2,8 millions de Sudistes avaient voté

Le territoire d'Abyei, du Nil bleu et d'une partie du Kordofan sud doivent organiser un référendum sur leur appartenance au Nord ou au Sud. Abyei, qui aurait du voter le 9 janvier 2011, a repoussé la date de consultation.

Comment se présentent les bulletins ?

Les bulletins de vote ont été imprimés au Royaume-Uni.

L'électeur a le choix entre deux bulletins : l'un présente une image de mains jointes en signe de solidarité (Unité nationale), l'autre, la paume d'une main ouverte (la sécession).

Les conditions du référendum

361 bureaux de vote, 1 081 agents de vote et près de 3 000 observateurs.

Les organisations internationales (Union africaine, Organisation des nations unies, Union européenne, Ligue arabe..) ont envoyé des délégués. De nombreuses organisations non gouvernementales sont également présentes sur le terrain, dont le centre Jimmy Carter qui organise des formations civiques sur le référendum dans le pays, depuis deux ans.

Le vote s'étale sur 7 jours afin de permettre aux électeurs des zones peu accessibles, de se rendre dans les bureaux de vote.

60 000 policiers ont été déployés dans le Sud-Soudan pour assurer la sécurité des participants au référendum.

Avec la sécession du Sud, le Nord gagne un bon voisin et est soulagé de trois piètres voisins.

Mohamed Osman Saeed, ambassadeur soudanais en Jordanie.

Le territoire d'Abyei

Ce territoire, -l'un des trois territoires frontaliers avec la partie septentrionale du Nil bleu et du Kordofan Sud, sujets de débat- aurait dû tenir un référendum le 9 janvier 2011 sur son appartenance au Nord ou au Sud du pays.

Le parti du Congrès national, au pouvoir au Nord, et le Mouvement de libération du peuple du Soudan (Sud) n'ont pas réussi à s'accorder sur les conditions requises pour être électeur dans cette région.

Le territoire d'Abyei est habité de façon permanente par des populations dinka mais les éleveurs nomades, les Misseriya, y viennent pâturer de façon saisonnière. Le gouvernement de Khartoum demande que les conditions pour être électeur de Abyei soient aménagées en vue d'intégrer le vote des Misseriya, proposition que rejettent violemment les délégués du gouvernement sudiste. Depuis quelques mois, Khartoum encourage la sédentarisation des nomades. Une nouvelle date a été avancée pour le référendum d'Abyei : juillet 2011.

Les frontières de Abyei, l'une des zones pétrolières du Soudan, ont été redéfinies suite à l'arbitrage de la Cour permanente de La Haye (Pays-Bas). La commission technique de démarcation n'a pas pu encore se rendre sur le terrain.

La consultation populaire qui devait avoir lieu le 5 janvier dans le Nil bleu a été reportée in extremis.

Les résultats

60% des suffrages des personnes inscrites sur les listes du référendum sont nécessaires pour obtenir la sécession.

Lors de la campagne pour l'enregistrement, les autorités ont prévenu les Sud-Soudanais : «Ne vous inscrivez pas si vous ne pouvez pas voter le 9 janvier !»

Depuis plusieurs mois, le président Salva Kiir et son gouvernement prépare activement la gestion de l'indépendance du Sud en collaboration avec le gouvernement de Khartoum, mais aussi des acteurs internationaux et des États voisins.

Pour rester informé

Commission électorale du référendum du Sud Soudan

Mission des Nations unies au Soudan (UNMIS)

Radio Miraya

Dossier spécial référendum du Sud-Soudan WorldNews

Blog de David Widgington, documentariste canadien

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