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Sud-Soudan/Référendum - poursuite ce lundi des opérations de vote, engouement manifeste au premier jour

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(allafrica) -- Libreville — Près de 4 millions de sud-Soudanais ont commencé à voter en masse dimanche , au premier jour d'un référendum qui se déroulera jusqu'au 15 janvier prochain et dont l'issue sera l'avènement, selon toute vraisemblance, du nouvel Etat sud-soudanais qui deviendrait dès juillet 2011 -à la fin de la période intérimaire de six ans initiée par l'accord signé entre les autorités du Nord et celles du Sud en 2005 au Kenya-, le 193ème état de la planète. «C'est le moment historique que les Sud-Soudanais attendaient», s'est exclamé Salva Kiir, qui a voté parmi les premiers dimanche matin à Juba, capitale du Sud-Soudan, dans un centre jouxtant le mausolée de John Garang, (le chef du mouvement politico-militaire sudiste décédé en 2005 peu après avoir signé la paix avec Khartoum), à propos de qui il a ajouté : «Je pense aux proches de Dr. John et à tous ceux qui sont morts avec lui, je voudrais leur dire aujourd'hui qu'ils ne sont pas morts en vain.

Quelque quatre millions d'électeurs, dont 116 000 Sud-Soudanais vivant au Nord et 60 000 résidant dans huit (8) autres pays, voteront pendant les six jours de scrutin. Plus de 7,3 millions de bulletins ont été imprimés pour quelque 2600 bureaux de vote au Sud-Soudan.

Les électeurs se prononceront à l'aide d'un bulletin sur lequel figurent simplement deux images montrant soit une main, soit deux mains qui se serrent, respectivement accompagnées des mots «sécession» et «unité».

Gabonews vous propose dès ce lundi 10 janvier 2011 un Dossier Référendum Sud-Soudan, pour comprendre les enjeux de ce scrutin, ainsi que les arrière-plans d'un contexte complexe qui voit s'entremêler des intérêts pas toujours convergents, à l'image des contrastes entre deux

régions très différentes.

Le Nord, désertique, est surtout musulman et contrôlé par la population arabe. Près de 60% de l'actuelle population du Soudan (44millions) vit dans le Nord.

Le sud du pays, couvert de forêts et de marécages, est composé de dizaines de tribus africaines parlant quelque 400 langues et dialectes. Une majorité des 8 millions d'habitants sont chrétiens ou animistes. Le Sud, beaucoup plus pauvre, détient pourtant la majorité des puits de pétrole du pays.

Notre dossier évoluera au fur et à mesure du déroulement du chronogramme du référendum.

Pour vous introduire à notre dossier, nous commençons aujourd'hui avec une « chronologie du Soudan » et une didactique du vote qui a commencé le 9 janvier 2011.

1956 : indépendance du Soudan, ancien condominium anglo-égyptien. Le sud, animiste et chrétien, se révolte contre le nord musulman.

1958: l'armée s'empare du pouvoir.

1969-1985 : dictature du maréchal Gafaar al-Nemeyri.

1972 : l'accord d'Addis-Abeba met fin à dix-sept ans de guérilla, le sud acquérant un statut d'«autonomie».

1978 : découverte de pétrole au Sud-Soudan.

1983 : début de la rébellion de l'Armée de libération des peuples du

Soudan (SPLA), fondée par le colonel dissident John Garang. Cherchant des alliés auprès des Frères musulmans d'Hassan al Tourabi, le maréchal Nemeyri fait promulguer une nouvelle législation s'appuyant sur la charia (loi islamique).

1983-1985 : la famine provoque d'importants déplacements de population, et fait plus de 200 000 morts.

1986 : formation d'un gouvernement de coalition civil dirigé par Sadeq al Mahdi.

1989 : coup d'Etat du général Hassan al-Bachir, soutenu par le Front national islamique, dirigé par Hassan al-Tourabi.

1991 : une scission au sein du SPLA, affaiblit la rébellion, alors qu'elle contrôlait près de 90% du sud.

1992-1994 : des combats opposent différentes factions rebelles sudistes.

1994 : arrestation à Khartoum, par les services secrets français, du terroriste Illich Ramirez Sanchez, alias «Carlos», recherché pour un triple meurtre commis en 1975 à Paris.

1995 : l'Egypte accuse le Soudan d'être impliqué dans une tentative d'assassinat de Hosni Moubarak.

1996 : l'Onu accuse le pays de soutenir le terrorisme. Expulsion du dirigeant islamiste Oussama ben Laden.

1997 : Washington décrète un embargo contre le Soudan.

1998 : les Etats-Unis bombardent une usine de produits pharmaceutiques présentée comme produisant des armes chimiques, en riposte aux attentats anti-américains perpétrés au Kenya et en Tanzanie.

1999 : Khartoum normalise ses relations avec l'Ethiopie, qui cesse de soutenir le SPLA.

Décembre 1999 : le président al-Bachir dissout le Parlement, présidépar son ancien allié, le dirigeant islamiste Hassan al-Tourabi.

Mai 2000 : Hassan al-Tourabi est évincé du parti au pouvoir.

Février 2001 : arrestation d'Hassan al-Tourabi.

2002

Juillet : signature, à Machakos, au Kenya, d'un protocole d'accord visant à mettre fin à près de vingt ans de conflit au Sud-Soudan. Il reconnaît au Sud-Soudan le droit à l'autodétermination par référendum après une période d'autonomie de six ans.

Août : les partis politiques qui comptaient des députés avant le coup d'Etat de 1989 sont à nouveau autorisés.

2003

Février-mars : premières actions d'un groupe armé dans le Darfour, le Mouvement de libération du Soudan (MLS), qui réclame une répartition équitable du pouvoir et des richesses, et appelle au renversement du régime de Khartoum. Le gouvernement enrôle des miliciens, les janjaouids (cavaliers) pour le combattre.

Octobre : libération de l'opposant islamiste Hassan al-Tourabi. Il sera à nouveau arrêté en mars 2004.

2004

Janvier : le gouvernement et le SPLA signent un accord prévoyant un partage à part égale des revenus pétroliers au Sud-Soudan.

Février : vaste offensive militaire de l'armée soudanaise au Darfour.

Selon Médecins sans frontières (MSF), plus de 600 000 réfugiés sont en «extrême danger», faute d'une aide d'urgence suffisante.

Avril : un haut responsable de l'ONU qualifie de «nettoyage ethnique» la campagne de violences dans le Darfour. Le 8, Khartoum et les rebelles du Darfour signent un cessez-le-feu, qui ne sera pas respecté.

Juillet : l'ONU adopte la résolution 1556 menaçant le gouvernement soudanais de mesures de rétorsion s'il ne met pas fin aux exactions des milices janjaouids.

Août : arrivée des premiers éléments d'un contingent de l'Union africaine, chargés de protéger les observateurs du cessez-le-feu signé le 8 avril.

Septembre: adoption de la résolution 1564 par le Conseil de sécurité de l'ONU qui menace le Soudan de sanctions pour son incapacité à résoudre la crise du Darfour.

Octobre : le secrétaire général de l'ONU annonce la création d'une commission d'enquête internationale chargée de déterminer si des actes de génocide ont été commis au Darfour.

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