(allafrica) --C'est dans un contexte chaotique que se prépare la formation du nouveau gouvernement dont le Premier ministre Mohammed Ghannouchi annoncera la composition ce lundi. Dimanche 16 janvier 2011, la journée a été très tendue de nouveau. De violents affrontements ont opposé forces de sécurité et éléments fidèles au chef de l'Etat déchu et la justice tunisienne a annoncé l'arrestation de l'ex-chef de la sécurité du président tunisien déchu, le général Ali Sériati. Il a été officiellement accusé d'être le responsable des pillages et des exactions de ces derniers jours contre la population qui de son côté, dans les quartiers, s'organise en comités de vigilance.
En Tunisie, le départ de l'ex-président Ben Ali a également sonné l'heure des règlements de comptes.
Les biens du clan Trabelsi, cibles de la colère
Juste après la nouvelle de son départ des centaines de Tunisiens ont décidé de piller une bonne partie des propriétés du clan Ben Ali et de celui de sa femme, les Trabelsi comme pour se venger de vingt-trois ans de captation des richesses. Le clan est accusé d'avoir détourné 5 milliards de dollars.
Dans les quartiers de Tunis, la population, apeurée, tente de s'organiser pour faire face aux agressions. Dimanche après-midi, des échanges de tir ont opposé des policiers et des militaires à des francs-tireurs près de l'avenue Bourguiba. Un officier de l'armée a annocné à la télévision pulbique que deux francs-tireurs ont été abattus dans ces affrontements.
La formation du gouvernement de transition, quelques pistes...
Un gouvernement d'unité nationale et de transition, c'est ce qu'a promis le premier ministre Mohammed Ghannouchi. Les trois partis d'opposition reconnus par le régime Ben Ali devraient être intégrés. Le mouvement Ettajdid (Renaissance), le Parti démocratique progressiste et le Front démocratique pour le Travail et les Libertés. Quand aux partis pro-gouvernementaux ils devraient être écartés. Les formations politiques non reconnues sous le régime Ben Ali n'ont pas été sollicitées par le Premier ministre.
De l'ancien gouvernement, Mohammed Ghannouchi devrait garder les ministres de l'Intérieur et des Affaires Etrangères. Ceux qui n'ont pas été marqués par les abus commis sous le régime Ben Ali resteront. D'autres personnalités indépendantes participeraient à ce nouveau gouvernement. Des membres de la société civile ont été consultés: les organisations des droits de l'homme, l'association des femmes démocrates, l'Union Générale tunisienne du travail, des avocats ou encore des journalistes.
Le Premier Ministre a déjà averti que les autorités de transition ne feraient preuve d'aucune tolérance envers ceux qui sèment le chaos dans le pays. Les prochaines élections devraient être surveillées par un comité international indépendant.
Quatre jours après la fuite de l'ancien président Ben Ali, la tâche de ce nouveau gouvernement sera ardue : rétablir l'ordre, apaiser les tensions et créer une réelle unité nationale seront ses premiers défis.