(Xinhua) -- Sur les leçons de la crise postélectorale en Côte d'Ivoire, l'Union africaine (UA) reconnaît l'absence d'actions concrètes pour le désarmement et la démobilisation des rebelles et des milices, une des dispositions clés des accords politiques conclus par les principaux protagonistes du conflit civil déclenché en 2002.
« Quand on parle de la Côte d'Ivoire, nous sommes dans un contexte de sortie de crise. Il y a des dispositions très claires dans les accords (politiques) qu'il importe d'appliquer. C'est parfois plus facile à dire qu'à faire. Il y a le désarmement, la démobilisation », a admis dans un entretien avec Xinhua dimanche à Addis-Abeba le commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, Lamamre Ramtane.
Cette épineuse question était l'un des préalables à l'organisation d'élections libres, transparentes et démocratiques dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest pour une sortie de crise sans heurts. L'élection présidentielle d'octobre et de novembre 2010 s'est finalement tenue avec le territoire national divisé et une partie toujours sous contrôle rebelle, notamment le Nord de la Côte d'Ivoire.
A la question de savoir s'il était nécessaire d'organiser le scrutin dans de telles conditions, M. Ramtane a expliqué que « les élections sont conçues et souvent programmées pour couronner les processus de sortie de crise en dotant les pays concernés d'institutions démocratiquement élues ». Les difficultés, a-t-il ajouté, ne doivent pas détourner de la voie de la démocratie pluraliste.
Selon lui, la situation aurait pu être un triomphe de la démocratie pluraliste. Citant le cas de la Guinée où il y a eu beaucoup de difficultés de parcours entre le premier et le deuxième tour, il a relevé que « néanmoins, avec la patience, la persévérance, la volonté des uns et des autres d'aller vers des solutions de compromis, la Guinée est aujourd'hui un éclatant succès historique pour ce pays qui en 52 ans d'indépendance n'a pas de connu d'exercice démocratique pluraliste ».
« Nous aurions souhaité que nous puissions dire que la Côte d'Ivoire également a enregistré un succès éclatant. Il n'est pas trop tard pour y arriver. Nous allons en tout y travailler à aider les Ivoiriens de tous bords à aller dans cette direction », a assuré le commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, lors de la première journée dimanche du 16e sommet ordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation panafricaine dans la capitale éthiopienne.