(Xinhua) -- Les partisans de Laurent Gbagbo donnent de plus en plus de la voix pour sortir leur leader de l'isolement international dans lequel il semble baigner depuis le second tour de l'élection présidentielle.
Après l'allégeance des forces armées nationales, Laurent Gbagbo a obtenu le soutien de sa formation politique, la majorité présidentielle (LMP) qui tente de multiplier les tribunes pour démontrer que "Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle, conformément au résultat proclamé par le conseil constitutionnel."
Toutefois, à l'opposé des défenseurs de Laurent Gbagbo et de la souveraineté nationale, plusieurs pays et organisations de la communauté internationale ont accentué les pressions sur le président sortant pour qu'il cède le pouvoir à son rival Ouattara qu'ils reconnaissent comme "président élu" relativement au résultat rendu par la Commission électorale indépendante (CEI).
La Communauté économique des états d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) , l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), l'Union africaine, l'Union européenne, l'ONU, la France et les Etats-Unis n'ont pas rechigné qui à actionner davantage la "machine de pression" qui à brandir des menaces d'intervention militaire, qui à prendre des sanctions économiques à l'encontre de Gbagbo, de ses proches ou du pays.
Face à cet isolement de fait de Laurent Gbagbo qui ne bénéficie que de la reconnaissance de quelques chefs d'état de "pays amis" comme l'Angola, les pro-Gbagbo ont pris la résolution de se faire entendre, clamant haut et fort qu'ils sont "dans le vrai".
A la mi-janvier au palais de la culture d'Abidjan, son épouse Simone Gbagbo a pris l'initiative d'un meeting au cours duquel elle a fustigé l'ingérence des puissances occidentales dans les affaires ivoiriennes.
Mme Gbagbo s'en est pris au rival de son époux, Alassane Ouattara qu'elle a même caricaturé comme un "chef bandit".
Dans la même lancée, le leader de la jeunesse patriotique ( jeunesse pro-Gbagbo), Charles Blé Goudé, a entrepris des tournées de mobilisation et animé des meetings, demandant à ses hommes de barrer la route à tous ceux qui "voleraient la victoire à Gbagbo" et surtout de se tenir prêts pour "libérer totalement la Côte d'Ivoire."
Ces appels répétés à la résistance médiatisés à souhait ont eu des échos auprès de l'opinion internationale qui sait qu'il faut désormais compter avec les partisans de Gbagbo.
Entre autres illustrations, l'option d'intervention militaire pour déloger Gbagbo est de moins en moins évoquée, et tous semblent s'accorder sur la un règlement pacifique de la crise post électorale.
Par ailleurs, des acteurs internationaux (medias, juristes et autres acteurs de la société civile) ont choisi d'effectuer des voyages en Côte d'Ivoire pour s'imprégner de la situation, en prenant le soin de rencontrer Gbagbo et l'entendre de vive voix, sur la question.
C'est auréolé de ce "contrepoids politiquement substantiel" que Laurent Gbagbo a reçu les médiateurs de la CEDEAO et de l'UA début janvier.
Dans le même esprit, le président sortant ivoirien accueille dimanche le comité d'experts de l'UA chargé d'évaluer la situation sur le terrain avant l'arrivée du panel des cinq chefs d'état désignés par l'Union africaine pour prendre "des décisions contraignantes imposables aux deux parties en conflit», en vue d'une solution définitive à la crise ivoirienne.
Pendant ce temps, le bicéphalisme sur le terrain se poursuit entre Laurent Gbagbo et son rival Alassane Ouattara, tous deux ayant constitué un gouvernement dirigé par un premier ministre.
L'action du panel des cinq Chefs d'Etat de l'Union africaine est perçue par plus d'un observateur comme "la médiation de la dernière chance."
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