(Xinhua) -- Alors que la mobilisation contre le régime du président Hosni Moubarak entre dans sa troisième semaine jeudi, les manifestants continuent d'appeler à des rassemblements de masse contre leur dirigeant assiégé.
Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis sur la place Tahrir (Libération) au Caire et ont promis d'y rester jusqu'à ce que M. Moubarak, âgé de 82 ans et depuis 30 ans au pouvoir, démissionne.
Le vice-président Omar Souleimane a déclaré mardi que l'Egypte a un plan et un calendrier pour le transfert pacifique du pouvoir, promettant aucune représaille contre les manifestants pour leurs longues manifestations.
"Une feuille de route claire a été mise en place avec un calendrier pour réaliser le transfert de pouvoir pacifique et organisé", a indiqué M. Souleimane.
M. Moubarak a entrepris une série de mesures pour apaiser la crise politique dans le pays depuis le début des manifestations le 25 janvier, mais refuse toujours pour l'instant de démissionner.
Le président insiste pour accomplir le reste de son mandat qui expire en septembre et a souligné qu'il mourrait en Egypte, rejetant ainsi toute suggestion de quitter le pays.
Le gouvernement a annoncé lundi une augmentation de 15% des salaires mensuels et des retraites d'environ 6 millions de fonctionnaires pour tenter d'apaiser la colère de la population.
Le nouveau cabinet, formé quelques jours après le début des manifestations, a organisé sa première réunion lundi avec Ahmed Shafiq comme Premier ministre pour coordonner l'effort du gouvernement visant à rétablir l'ordre en Egypte.
Par ailleurs, M. Moubarak a ordonné lundi l'établissement d'un comité pour enquêter sur les émeutes qui se sont produites entre les manifestants antigouvernementaux et les pro-Moubarak et qui ont fait 11 morts et près de 900 blessés mercredi dernier, selon les médias officiels.
Le président s'est également entretenu avec les leaders des entités législatives et exécutives pour suivre les récents développements de la crise et discuter des réformes politiques et économiques.
Le gouvernement fait actuellement une série de concessions, qui sont inimaginables avant les manifestations.
M. Moubarak a en effet nommé un nouveau cabinet, remplaçant un ministre de l'Intérieur impopulaire en charge de la police, a nommé un vice-président, le premier en pratiquement trente ans, et a déclaré qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat présidentiel.
Le gouvernement a également ouvert le dialogue avec les leaders de l'opposition et les représentants de la jeunesse. M. Souleimane a indiqué que toutes les propositions de réformes étaient ouvertes aux discussions et a même accepté de parler avec les Frères musulmans.
Après des discussions avec les groupes de l'opposition, le gouvernement a publié lundi un communiqué dans lequel il a informé qu'un accord a été atteint sur "la formation d'un comité, qui inclura le judiciaire et un certain nombre de personnalités politiques, pour étudier et proposer des amendements constitutionnels et les amendements législatifs requis, avant la première semaine de mars".
Mais les opposants de M. Moubarak affirment que ces concessions ne suffisent pas pour mettre fin aux manifestations. Les Frères musulmans, le plus grand groupe de l'opposition et le mieux organisé d'Egypte, a indiqué après la réunion que le gouvernement avait fait peu de concessions mais a reconnu que les négociations n'étaient qu'à un stade préliminaire.