LONDRES, 26 mars (Xinhua) -- Une semaine après l'intervention militaire en Libye, une série de points d'interrogation majeurs demeure concernant la campagne aérienne multinationale dirigée par des pays occidentaux.
Le premier point d'interrogation porte sur l'objectif de l'intervention. La résolution de l'ONU, adoptée le 17 mars, a établi comme objectif de protéger les civils libyens par tous les moyens nécessaires. Mais un débat intense a été lancé ensuite sur la nécessité de forcer ou non un changement de direction dans ce pays.
Soulignant les voix divergentes au sein de l'OTAN sur la question de savoir si l'opération devait évincer le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le docteur Alexis Crow, du think tank Chatham House, basé à Londres, a estimé que le bloc militaire occidental devait indiquer si la Libye était dans "un conflit tribal ou dans une guerre pour la démocratie."
Le docteur Christian Le Miere, chargé de recherches dans les forces navales et la sécurité maritime à l'Institut international des études stratégiques, un autre think tank basé à Londres, a indiqué que bien que l'intention déclarée de la politique britannique ne soit pas nécessairement un changement de direction, le Premier ministre David Cameron ne serait pas trop malheureux de voir partir Kadhafi.
Cependant, dans le sillage des guerres controversées en Afghanistan et en Irak, les hommes politiques britanniques ne veulent pas être associés aux changements de direction dans d'autres pays, a ajouté M. Le Miere.
Un autre point d'interrogation porte sur les troupes du gouvernement libyen qui se cachent dans les villes pour se protéger contre les frappes aériennes, un déploiement des troupes terrestres dans le pays d'Afrique du Nord étant exclu.
"C'est très difficile si vous n'avez pas ce qu'on appelle une stratégie de marteau et d'enclume avec les troupes terrestres qui complètent la force aérienne", a dit Mme Crow.
Puis elle a posé une autre question : que faire en cas d'impasse, si les troupes gouvernementales sont maintenues à distance, grâce à des raids aériens, mais que les rebelles sont incapables de progresser en raison du manque d'armes ? Un tel scénario transformera la Libye en un autre Irak, a-t-elle dit.
En même temps, l'utilisation de la force épuise les ressources, et la Grande-Bretagne n'est pas en mesure de poursuivre une intervention militaire du point de vue économique, a-t-elle estimé.
Le commandement et le contrôle de l'opération multinationale constitue également un problème. L'OTAN avait convenu de prendre le commandement des efforts visant à mettre en oeuvre une zone d'exclusion aérienne et un embargo d'armes, mais l'alliance fait face aux conflits internes sur la prise en charge des opérations offensives.
Les raids militaires contre les objectifs libyens sont encore dirigés par les Etats-Unis, qui, selon Mme Crow, sont épuisés "aussi bien matériellement que du point de vue idéologique en termes d'intervention militaire".
Mais le secrétaire au Foreign Office, William Hague, avait fait remarquer qu'il s'attendait à un "commandement de l'opération entière par l'OTAN, pas seulement la zone d'exclusion aérienne et l'embargo des armes".
Des représentants des pays intervenants et des organisations internationales envisagent de se réunir à Londres la semaine prochaine pour définir la direction politique pour les opérations en Libye.
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