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des frappes aériennes motivées par les convoitises pour le pétrole

NAIROBI, 1er avril (Xinhua) -- Un certain nombre de responsables et experts africains pensent que c'est le pétrole qui a motivé en réalité les raids aériens contre le dirigeant libyen et ses forces loyalistes.

Mahboub Maalim, secrétaire exécutif de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), a déclaré que les pays occidentaux souhaitaient toujours voir en Libye un gouvernement pro-occidental gérer les abondantes ressources pétrolières du pays.

Bihella Mahoundi, professeur en sciences politiques à l'Université du Botswana a abondé dans le même sens, estimant que l'essentiel du brut libyen était destiné à des pays européens comme la France, l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne.

Selon lui, la France a massivement investi dans les réserves pétrolières en Libye. Sur la trentaine de grandes entreprises françaises investissant en Libye, la plupart mènent leurs activités dans le domaine de l'énergie, et les compagnies pétrolières ont investi des milliards de dollars dans ce pays d'Afrique du Nord.

Soucieuse de protéger ses intérêts sur le terrain, la France est très impliquée dans la mission de la coalition et tente de déloger Kadhafi du pouvoir, ajoute le professeur.

Cependant, treize jours après le début de cette campagne contre le gouvernement libyen, on se rend compte que les frappes aériennes n'ont pas produit les effets escomptés et que Kadhafi contrôle encore la situation, indique M. Mahoundi.

Et de souligner que si les raids aériens continuent de faire des victimes parmi les civils, il se pourrait que davantage de Libyens deviennent pro-Kadhafi.

Par ailleurs, la pression nationale et internationale deviendra de plus en plus forte si l'intervention militaire se poursuit, estime-t-il, notant que nombre de personnes hostiles à l'opération militaire ont déjà organisé des manifestations.

De son côté, Maalim est d'avis que les opérations militaires pourrait bien aboutir à la division de la Libye, qui se retrouverait morcelée en zones occupées soit par les pro-Kadhafi soit par les anti-Kadhafi.

L'aggravation de la situation en Libye risque de provoquer un exode, avec un afflux de réfugiés dans les pays voisins, menaçant ainsi la sécurité dans la région, a-t-il ajouté.

En outre, suppose-t-il, les terroristes opérant en Afghanistan, en Somalie et dans d'autres pays pourraient pénétrer en Libye et dans la région sous prétexte de combattre l'intervention occidentale, ce qui présenterait, le cas échéant, un défi encore plus important pour la sécurité.

Actuellement, rappelle-t-il, la Commission est en train de chercher des moyens pacifiques permettant de résoudre la crise libyenne.

La Commission regroupe les chefs d'Etat de cinq pays - Mauritanie, Ouganda, Mali, République du Congo et Afrique du Sud - ainsi que Jean Ping, président de l'Union africaine (UA).

Godfrey Ayoo, expert en politique internationale du Kenya, a appelé les pays occidentaux à arrêter immédiatement leur action militaire et a aussi lancé un appel à un cessez-le-feu entre les forces pro-Kadhafi et les rebelles.

Il a par ailleurs dit que l'UA, la Ligue arabe, les Nations unies et l'Union européenne devaient tous sans exception jouer un rôle actif en promouvant une voie pacifique pour avoir raison de cette crise.

Cependant, il a indiqué que les pays impliqués dans l'intervention militaire en Libye ne devraient pas participer au processus visant à résoudre la crise pacifiquement et que les Nations unies devraient enquêter sur les décès de civils provoqués par les frappes aériennes de la coalition.

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