LE CAIRE, 13 avril (Xinhua) -- L'ancien président égyptien Hosni Moubarak et ses deux fils ont été placés en détention pour 15 jours, tandis que tous ses autres collaborateurs de haut rang font l'objet d'enquêtes de corruption.
Selon la télévision d'Etat égyptienne, M. Moubarak et ses deux fils pourraient subir des interrogatoires le 19 avril. Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, font face à des accusations de recours à la violence contre les manifestants, d'abus de pouvoir et de détournement de fonds publics.
Les deux fils sont arrivés à la prison de Tora dans le sud du Caire mercredi matin. M. Moubarak qui, selon des informations, a été victime d'un malaise cardiaque mardi lors de l'interrogatoire mené par les procureurs, se trouve encore à l'hôpital international de Charm el-Cheikh. L'état de santé de M. Moubarak était stable mercredi, selon la presse officielle citant des sources médicales.
Fathi Sorour, ancien président de l'Assemblée du peuple, a également été placé en détention mercredi pour 15 jours pour accusations de corruption.
Tous les dirigeants importants de l'ancien régime ont été arrêtés et resteront en détention jusqu'à la fin des enquêtes. Parmi eux, on trouve l'ancien secrétaire général du Parti national démocratique (PND) et ancien président du Conseil consultatif (Choura) Safwat el-Sherif, l'ancien Premier ministre Ahmed Nazef, l'ancien chef du cabinet présidentiel Zakaria Azmi, ainsi que les anciens ministres de l'Intérieur, du Tourisme, du Logement, du Commerce et de l'Industrie.
Après être sortis des véhicules de police, les fils de M. Moubarak "ont remis leurs vêtements civils, leur téléphone mobile, leur portefeuille et tous leurs autres effets personnels" aux autorités de la prison, a rapporté l'agence de presse officielle MENA.
Les deux hommes, l'air "abasourdi et désemparé", ont refusé de prendre un petit-déjeuner et n'ont demandé que des bouteilles d'eau de la caféteria de la prison, selon MENA.
La Coalition de jeunes de la révolution, un groupe issu du mouvement de protestation antigouvernementale, a déclaré qu'une manifestation d'un million de personnes prévue pour vendredi n'aurait finalement pas lieu, du fait que l'armée avait pris de sérieuses mesures pour enquêter sur la corruption, a dit MENA.
La Coalition a indiqué qu'elle souhaitait que M. Moubarak, sa famille et les hauts responsables soient jugés équitablement pour tous leurs crimes qui ont porté atteinte à l'Egypte.
Deux mois après la démission de M. Moubarak, les manifestants réclamaient toujours un procès immédiat pour l'ancien président et sa famille. Ils n'ont cessé d'exprimer leur mécontentement sur la lenteur des procédures de poursuite judiciaire, et ont organisé une manifestation le 8 avril, en demandant notamment la démission du chef du Conseil suprême des forces armées Hussein Tantawi.
Des affrontements se sont produits dans la nuit du 8 au 9 avril lorsque des soldats ont dispersé les manifestants qui voulaient passer la nuit sur la place devant le palais présidentiel en défiant le couvre-feu toujours en vigueur. Une personne a été tuée et des dizaines d'autres blessées au cours de ces affrontements.
En réaction à la pression croissante des manifestants, le procureur général égyptien Abdel-Meguid Mahmoud a donné dimanche l'ordre de placer M. Moubarak et ses deux fils en détention pour interrogatoires.
M. Moubarak a été forcé de démissionner le 11 février après 18 jours de manifestations nationales, au cours desquelles 384 personnes ont été tuées et plus de 6.000 autres blessées. M. Moubarak a nié toutes les accusations portées contre sa famille et lui-même dans un discours audiodiffusé dimanche sur la chaîne de télévision Al-Arabiya.
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