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L'opération mains propres se poursuit

Le conseil des ministres a autorisé l'audition de six ministres et secrétaires d'Etat par le juge d'instruction comme simples témoins et ce dans le cadre de l'enquête sur un détournement de fonds au ministère de l'Education. Cette enquête a déjà permis l'arrestation du secrétaire général à la présidence, Haroun Kabadi, et de l'un des conseillers du chef de l'Etat. A l'origine de ce scandale financier, un commerçant de Ndjamena serait parvenu à obtenir un marché public de plusieurs milliards de FCFA pour la fourniture de manuels scolaires en distribuant des pots-de-vin dans différentes administrations publiques.



C'est sur la base d'une liste de dépenses saisie chez le commerçant que les suspects sont entendus un à un par la justice. Au milieu des achats de bœuf ou coca, on peut lire les mentions SGG, Koko, Djaibe, Madame ministre de l'Agriculture, ministre de l'Education ou Madame ministre de l'Education ou encore ministre Boukar, ainsi que des montants allant parfois jusqu'à plusieurs centaines de millions de CFA. Autant de mentions qui évoquent les noms ou titres des six membres du gouvernement que la justice demande à auditionner.

En plus de cette liste, il y a les accusations du commerçant, principal inculpé dans cette affaire, auxquels les suspects sont confrontés, avant d'être inculpés. Il y a quelques semaines, le ministre des Finances a lui aussi été entendu pour la même raison. Parce que « ministre des Finances » est mentionné plusieurs fois sur ce document comptable. Mais de source judiciaire, le commerçant l'aurait dédouané, affirmant qu'il faisait référence à une autre personne.

De même, alors que d'autres ministres sont cités sur cette liste, la justice n'a pas demandé à les entendre. Parce que le commerçant, toujours lui, aurait affirmé qu'il avait l'intention de verser une commission à tel ou tel ministre, qu'il l'a noté sur ses dépenses, mais qu'il ne l'a pas versé. Et voilà le ministre sorti d'affaires.

Du côté des avocats de la défense, on s'étonne de l'importance que la justice accorde au commerçant qui, toujours selon les avocats, était hors du pays au moment où le scandale a éclaté, mais a décidé volontairement de rentrer.

RFI.FR
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