ROME, 3 mai (Xinhua) -- Des représentants officiels du ministère italien des Affaires étrangères ont déclaré à l'agence Xinhua ce mardi que la deuxième rencontre du Groupe de contact sur la Libye se tiendrait à Rome ce jeudi. Cette rencontre sera principalement axée sur certaines questions qui deviendront cruciales une fois le conflit terminé.
La réunion sera co-présidée par l'Italie et le Qatar et rassemblera les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l'Italie, ainsi que des représentants officiels de l'OTAN (Organisation du Traité de l'Atlantique Nord) et des observateurs de la Ligue arabe.
Il s'agit principalement de donner suite à la précédente rencontre tenue à Doha, au Qatar, qui était officiellement centrée sur la mise en oeuvre des résolutions 1970 et 1973 précédemment adoptées par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Plus précisément, les représentants italiens ont déclaré que le but de ces pourparlers serait de développer une amorce de stratégie politique susceptible de favoriser et d'aider à la transition de pouvoir après l'éventuel départ ou évincement du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi.
"Une chose que les conflits dans d'autres parties du monde nous ont montré est que la bataille politique qui suit le conflit est au moins aussi importante que le conflit en lui-même", a confié à l'agence Xinhua, sous couvert d'anonymat, un des responsables italiens chargé de définir l'ordre du jour de la rencontre.
Au coeur des discussions, figureront également la stratégie militaire à adopter ainsi que la façon dont la Libye, forte de ses exportantes ressources pétrolières, fera son retour sur les marchés mondiaux du pétrole.
Le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini a déjà déclaré quant à lui que l'Italie s'opposerait à un recours aux forces terrestres de l'OTAN en Libye.
En ce qui concerne la question pétrolière, avant que les troubles ne commencent, la Libye faisait partie des 10 premiers exportateurs d'or noir.
Selon Giacomo Letti, analyste en énergies travaillant à ABS Securities, la Libye produisait entre 1,3 et 1,7 million de barils de pétrole par jour avant que le conflit ne commence en février, et l'absence de ce pétrole sur le marché est une des raisons pour lesquelles les prix du pétrole ont augmenté cette année, avec des prix s'élevant désormais à plus de 100 dollars le baril.
Les journaux italiens ont cité Paolo Scaroni, le PDG du géant de l'énergie italien Eni SpA, qui a estimé que la crise en Libye avait fait augmenter le prix du baril de pétrole d'environ quinze dollars.
Letti a déclaré à l'agence Chine Nouvelle que "les tarifs élevés du pétrole ne feront qu'accentuer le problème de la faible croissance économique mondiale" et qu'"il va de soi qu'il y aura un effort de remise sur le marché d'au moins un peu de pétrole libyen qui sera mis en oeuvre".
Les responsables du ministère italien ont déclaré qu'en favorisant la production de pétrole libyen, cela permettrait de financer les rebelles qui luttent contre Kadhafi, par le transfert de la majeur partie des recettes issues de la production de pétrole aux groupes rebelles ; ceci sera aussi un point clef à l'ordre du jour des discussions jeudi.
Frattini a déclaré la semaine dernière qu'il souhaitait également débattre des moyens de geler les avoirs de Kadhafi placés hors de Libye, mais la presse italienne estime que le soutien à cette question parmi les membres du Groupe de contact pourrait être limité et qu'il n'est pas sûr que ce point fasse parti de l'ordre du jour des discussions de jeudi.
Le Groupe de contact sur la Libye a été mis en place en mars lors de la conférence des ministres des Affaires étrangères qui s'était tenue à Londres.
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