BRUXELLES, 4 mai (Xinhua) -- Plus d'un mois après sa campagne de frappes aériennes contre des cibles des forces gouvernementales libyennes, campagne marquée notamment par des raids contre des résidences du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, l'OTAN, craignant de plus en plus de s'enfoncer dans un bourbier en Libye, comme c'est le cas en Afghanistan, envisage probablement de changer de stratégie pour soutenir les rebelles anti-Kadhafi.
Lors de sa conférence de presse mensuelle, donnée mercredi à Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, s'est déclaré favorable à un soutien financier des combattants rebelles en Libye en vue d'aider à contraindre Kadhafi à quitter le pouvoir.
"Je suis tout à fait favorable à la prise de toutes les mesures nécessaires pour mettre une pression maximale sur le régime de Kadhafi (...) A cet égard, je pense que ce sera utile de s'assurer que l'opposition peut être financée convenablement. Je m'attendrais à ce que de tels mécanismes financiers soient discutés à Rome", a déclaré M. Rasmussen.
Le Groupe de contact sur la Libye tiendra jeudi à Rome (Italie) une réunion, à laquelle M. Rasmussen participera, pour tenter de trouver une solution politique au conflit, marqué par un blocage de la situation militaire et des risques d'aggravation de la crise humanitaire.
Au menu des discussions à Rome sur ce conflit, figureront notamment l'éventuelle fourniture d'armes aux rebelles libyens et le financement de leur mouvement à travers l'achat de pétrole provenant de l'est du pays sous leur contrôle, selon des médias.
Le chef de la diplomatie italienne Franco Frattini a fait savoir mercredi qu'instaurer un mécanisme pour aider financièrement les rebelles libyens serait l'un des objectifs de la réunion de Rome.
L'OTAN a pris le commandement des opérations en Libye aux mains des Etats-Unis depuis plus d'un mois. Néanmoins, les opérations de l'alliance dans ce pays ne parviennent pas à apporter un avantage tangible aux rebelles sur le champ de bataille face aux forces pro-Kadhafi.
Rechignant à reconnaître qu'elles sont confrontées à une impasse dans le conflit en Libye, les puissances européennes engagées dans les opérations anti-Kadhafi semblent perdre patience. Les ministres des Affaires étrangères de la France et de l'Italie ont en effet appelé à mettre fin aussi vite que possible à l'action militaire internationale en Libye.
Face à la situation actuelle en Libye, les tentatives de fournir des financements aux rebelles s'inscrivent dans le cadre d'une nouvelle stratégie de l'OTAN qui, à travers son engagement militaire dans le conflit qui perdure dans ce pays, montre sa détermination à chasser Kadhafi du pouvoir.
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