N'DJAMENA, 6 mai (Xinhua) -- La majorité dont dispose le président Idriss Déby Itno dans la nouvelle Assemblée nationale peut bien être renforcée par les élections législatives partielles qui se déroulent dans trois circonscriptions ce vendredi.
"Toutes les dispositions matérielles, techniques, logistiques et humaines ont été prises afin que ces élections (législatives partielles, NDLR) se déroulent de la façon la plus transparente et régulière possible", a déclaré le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Yaya Mahamat Liguita, en clôturant la campagne électorale, mercredi dernier.
Entre plusieurs listes présentées par une dizaine de partis ou d'alliances de partis, les électeurs choisissent leurs députés. Sept sièges sont à pourvoir dans la Tandjilé ouest, cinq au Mayo Boneye et deux autres dans le Mandoul occidental.
Le scrutin partiel se passe dans 1 009 bureaux de vote répartis dans les trois départements où les votes ont été annulés par le Conseil constitutionnel pour des "irrégularités graves". Pour leur permettre d'exercer leur droit civique, la journée du 6 mai 2011 a été exceptionnellement déclarée fériée, chômée et payée dans ces trois circonscriptions.
Les 13 nouveaux députés qui sortiront du scrutin du 6 mai complèteront les 175 autres élus le 13 février dernier. Totalisant ainsi 188 membres comme l'exige la loi, la nouvelle Assemblée nationale sera installée. En lieu et place de la sortante dont le mandat de quatre ans, qui a pour des raisons politiques, exceptionnellement duré deux fois plus.
Selon plusieurs sources dans les hautes sphères du pouvoir, la nouvelle Assemblée Nationale devrait être présidée par Kassiré Delwa Coumakoye. Allié naturel du président Déby Itno, le volubile docteur en Droit qui se targue d'être "le seul Tchadien à occuper deux fois la primature", a vu son élection du 13 février dernier annulée par le Conseil constitutionnel.
"Avec la séance de rattrapage de ce 6 mai, ironise un de ses proches, il a des chances d'être repêché à l'hémicycle". Et d'occuper le perchoir qui laissera Nassour Guélengdouksia Ouaïdou, un autre ancien chef de gouvernement. Car du siège du Conseil économique, social et culturel (qu'il dirige depuis son éviction de la primature) et celui provisoire de l'Assemblée nationale, il n'y a qu'un pas.
Sur les 175 sièges issus des élections législatives du 13 février 2011, le parti du président Idriss Déby Itno (Mouvement patriotique du salut, MPS) en a obtenu 114. A cela s'ajoutent les 11 sièges obtenus par ses deux alliés: le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) de l'ancien président de la République Lol Mahamat Choua (8 sièges), et le Rassemblement national pour la démocratie et le progrès (VIVA/RNDP) de l'ancien premier ministre Kassiré Delwa Coumakoye (3 sièges).
Viennent ensuite l'Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) de Saleh Kebzabo (9 sièges), l'Union pour le renouveau et la démocratie (URD) de l'ancien président de l'Assemblée nationale Wadal Abdelkader Kamougué (7 sièges), le Rassemblement national des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil) du candidat à l'élection présidentielle Pahimi Padacké Albert (7 sièges), la Fédération Action pour la République/Parti fédéraliste de l'opposant Ngarléjy Yorongar Le Moïban (3 sièges)..
Les opposants Wadal Abdelkader Kamougué, Saleh Kebzabo et Ngarléjy Yorongar Le-Moïban avaient boudé le scrutin présidentiel du 25 avril dernier dont les résultats sont attendus au plus tard ce lundi. La "mascarade électorale" terminée, ils (et leurs formations politiques) sont partis à la conquête des 13 sièges restants à l'Assemblée nationale.
"Le scrutin partiel du 6 mai va légèrement redistribuer les cartes au Palais du 15 janvier (siège de l'Assemblée Nationale, NDLR), mais sans remettre en cause la majorité formée par le MPS, le RDP et le VIVA-RNDP", indique à Xinhua un observateur de la scène politique tchadienne.
Saleh Kebzabo tient là une occasion d'acquérir définitivement le statut de chef de l'opposition. Dans ces trois dernières circonscriptions, son parti peut gagner un nouveau siège. A moins que Wadal Abdelkader Kamougué ou Pahimi Padacké Albert dont les partis ont chacun 7 députés ne reviennent à sa hauteur ou ne l'égalent, voire le surpassent", ajoute-t-il. Mais ce sera mission quasi impossible pour ces deux derniers, conclut le diplomate.
Le président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 1990 et dont la réélection sera confirmée par la CENI au plus tard ce lundi 9 mai, a ainsi une nouvelle Assemblée à sa disposition. Pour exécuter aisément son quatrième mandat de cinq ans qu'il place sous le signe du "développement rural".
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