DAKAR, 24 mai (Xinhua) -- Au Ghana et au Cap Vert les résultats des dernières élections n'ont souffert d'aucune contestation. Le fait est rare en Afrique où les scrutins entrainent non seulement contestation et violence, mais encore crise politique et sociale, constatent des spécialistes réunis à Dakar.
Acteurs et spécialistes des questions électorales qui présentaient à Dakar une étude comparative de la contribution des commissions électorales au renforcement de la démocratie, ont cité en exemple le Cap Vert et e Ghana.
Le succès des processus électoraux dans ces deux pays relève du fait que les organisations de gestion des élections y sont dotées d'une forte prérogative juridique. « Au Ghana et au Cap Vert se sont les commissions électorales qui s'occupent de la totalité du processus : de l'organisation, des contentieux, jusqu' à la proclamation des résultats » explique Ismaëla Madior Fall, professeur de droit à l'université de Dakar. Une commission électorale forte peut être un facteur de réussite d'une élection, estiment les spécialistes.
Le second élément explicatif du succès des processus électoraux au Ghana et au Cap Vert, c'est la confiance qu'inspirent les organisations de gestion des élections. C'est-à-dire, explique le Pr Fall « faire en sorte que les personnes nommées comme membres de la commission électorale ne fassent pas l'objet de contestation ». D'après la présidente de l'organe de gestion des élections du Cap Vert, les membres de son organe sont nommés par le Parlement.
Le troisième et dernier facteur qui explique le succès de ces pays est : la concertation permanente entre acteurs politiques sur le processus électoral. Il existe au Ghana un cadre de concertation permanent qui regroupe tous les acteurs et qui se réunit une fois par mois pour discuter sur le processus, notent les spécialistes. S'il y a eu avant l'élection présidentielle un climat politique délétère au Bénin, c'est à cause du manque de concertation, explique en guise d'exemple, Laurent Idossou Okiki, président de la commission électorale béninois.
Au Niger, pour éviter toute contestation, le président du Conseil national du dialogue politique (CNDP) est d'abord choisi par les membres du CNDP puis proposé au président de la République qui le nomme par décret, indique Mohamed Ousmane, président de cet organe. Les difficultés du CNDP sont liées, selon lui, au nombre pléthorique de ses membres. « Nous somme une centaine de membre car toutes les couches sociales y sont représentées » fait-il remarquer.
L'étude présentée à Dakar, recommande une indépendance des commissions électorales à l'instar de celles du Ghana et du Cap Vert. Elle recommande aussi, pour les litiges électoraux, une délimitation claire des rôles respectifs des organisations de gestion des élections (OGE) et des tribunaux ordinaires ou électoraux en matière de résolution des conflits. Les spécialistes des questions électorales estiment que la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, groupant 15 pays) devrait travailler à l'adoption de principes directeurs sur l' indépendance, le fonctionnement et le statut des OGE en se basant sur la charte africaine pour la démocratie et la gouvernance des élections.
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