Bruxelles invite le président Tandja à entamer- sans délai - les démarches nécessaires pour organiser un véritable dialogue politique avec l'ensemble des composantes de la société civile nigérienne. Le gouvernement du Niger dispose d’un mois pour répondre au courrier du Conseil de l'UE et de la Commission européenne, faute de quoi les sanctions tomberont.
Le Commissaire européen au développement, Karel de Guth, l'avait annoncé au lendemain des législatives du 20 octobre dernier : il faut que le Niger ouvre des consultations avec l'opposition politique et avec la société civile nigérienne pour revenir au plus vite à l'ordre constitutionnel remis en cause par le référendum du 4 août. Le président Mamadou Tandja avait alors obtenu une rallonge de trois ans au pouvoir, après dix ans à la tête du pays. Le Niger avait déjà été suspendu de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour violation de textes communautaires sur la démocratie, après la tenue des élections du 20 octobre. Le scrutin avait été boycotté par l’opposition.
Dans une lettre signée de Bruxelles le 3 novembre dernier, l'Union Européenne a enclenché le compte à rebours : Niamey a désormais 30 jours, à compter de cette invitation, pour proposer un calendrier de ces consultations. Celles-ci se tiendront, selon le courrier, au siège du Conseil de l'Union européenne à Bruxelles.Une fois les consultations engagées, les discussions pourront durer au maximum quatre mois. En cas d’échec, l'article 96 de l'Accord de Cotonou prévoit l'éventuelle suspension de la coopération européenne.
D’ores et déjà, dans l'attente du résultat de ces consultations, Bruxelles va prendre des mesures conservatoires concernant l'aide financière versée au Niger. Déjà, depuis cet été, l'UE a suspendu son aide budgétaire évaluée à 180 millions d'euros. Au total, ce sont plus de 450 millions d'euros d'aide au développement que Bruxelles devrait attribuer au Niger, d'ici 2013, au titre du 10ème Fonds européen de développement (FED).
Mais l’Europe a tenu à souligner que l'aide humanitaire et l'aide d'urgence aux populations nigériennes ne seront, en aucun cas, suspendues, au moment où le Niger est repassé bon dernier dans le classement annuel de l’indice de développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
RFI.FR