DAKAR, 10 juin (Xinhua) -- La visite effectuée jeudi par le président sénégalais Abdoulaye Wade à Benghazi, le fief du Conseil national de Transition libyen (CNT), instance politique de l' insurrection contre le régime de Mouammar Kadhafi, marque la rupture de plus de 10 ans de relation entre le chef de l'Etat sénégalais et le leader libyen.
L'invite du président sénégalais à son principal allié en Afrique de quitter le pouvoir en Libye sonne comme la fin d'un compagnonnage d'une trentaine d'années entre les deux hommes.
Alors qu'il était dans l'opposition, Abdoulaye Wade était proche Mouammar Kadhafi. Dès son accession au pouvoir en mars 2000, Tripoli a été une de ses premières destinations en Afrique et le coup d'envoi d'un nouvel élan était donné aux relations entre Dakar et Tripoli.
Contrairement à son prédécesseur, Abdou Diouf, le président Wade allait se positionner comme l'un des alliés de Kadhafi sur le continent et dans le monde.
Mais, les projets avec le guide libyen, annoncés à grand renfort de publicité (fourniture de pétrole, télévision continentale, Tour Kadhafi à Dakar pour un investissement de 120 milliards de francs Cfa) n'ont jamais été concrétisés.
Malgré tout, Abdoulaye Wade reste le premier soutien du guide libyen dans son aventure de créer les Etats-Unis d'Afrique et est souvent invité à des rencontres en Libye. Les guides religieux et coutumiers sénégalais sont invités à des manifestations à Tripoli
Sur le plan économique, la compagnie Oil Libya a fait son entrée au Sénégal en reprenant Mobil Sénégal. Au plan diplomatique, Kadhafi est venue, entre 2006 et 2011, plus de trois fois au Sénégal pour consolider son amitié avec son homologue sénégalais.
Lors d'une visite en 2006 à Dakar, il est allé même jusqu'à demander aux parlementaires sénégalais d'élire à vie le président Wade.
Au cours de la même visite, le guide libyen avait aussi suggéré aux Sénégalais de porter plainte contre la France pour demander réparation pour les anciens combattants qui se sont battus pour libérer l'ancienne puissance coloniale.
Le dernier séjour du guide libyen à Dakar remonte au mois de décembre 2010 lors des festival des Arts nègres. Mouammar Kadhafi, avait alors plaidé devant de nombreux jeunes et intellectuels africains pour une unité africaine avec une "armée africaine" et un "gouvernement".
Au début des bombardements des occidentaux, le ministre sénégalais des Affaires étrangers, Madické Niang, a demandé l' arrêt des bombardements et de laisser l'Afrique régler le problème. Entre temps, le président sénégalais a changé de position en recevant à Dakar les membres du CNT au mois de mai et le Sénégal est devenu le premier pays africain à reconnaître le CNT comme " représentant légitime du peuple libyen".
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