RABAT, 17 juin (Xinhua) -- Le roi Mohammed VI du Maroc a annoncé vendredi soir, dans un discours à la nation, la révision de la Constitution du pays, dont les grandes lignes prévoient entre autres que le roi reste le commandeur des croyants et le chef suprême et chef d'état-major général des forces armées royales.
La nouvelle Constitution donne également naissance au conseil de la sécurité nationale. Les pouvoirs du roi devront connaître une réduction importante au profit du Premier ministre qui devrait s'appeler dorénavant président du gouvernement.
Celui-ci verra ses prérogatives renforcées. Il aurait la possibilité de présider le conseil des ministres sur instruction royale et de nommer des ministres et des hauts fonctionnaires de l' Etat.
La nouvelle Constitution devrait reconnaître la souveraineté populaire qui fait du peuple la base et la source de tous les pouvoirs.
Elle devra également mettre en place les fondements d'une régionalisation démocratique et ceux de la protection et de la promotion de la langue et de la culture amazighes (berbère) et reconnaitre la langue Amazighe comme langue officielle à côté de la langue arabe.
Pour ce qui est du conseil supérieur de la magistrature, il devrait être composé du président de l'institution du médiateur, du président du conseil national des droits de l'Homme et d'autres personnalités nommées par le roi.
Pour préserver l'indépendance de la justice, le ministre marocain de la justice ne devrait pas figurer sur la liste des membres de ce conseil supérieur.
Par ailleurs, le conseil constitutionnel devrait être transformé en une institution constitutionnelle.
Dans un premier discours prononcé le 9 mars dernier, depuis le déclenchement des manifestations du 20 février, initiées par le mouvement Jeunes marocains via Facebook qui réclament des changements constitutionnels profonds, le roi du Maroc avait annoncé que cette révision sera basée sur sept fondements majeurs, qui concernent la séparation et l'équilibre des pouvoirs, un Parlement issu d'élections au sein duquel la prééminence revient à la Chambre marocaine des représentants (1 ère chambre), la reconnaissance constitutionnelle pour la première fois de la composante berbère amazigh, la volonté d'ériger la justice en pouvoir indépendant, le renforcement du statut du Premier ministre, la Constitutionnalisation de l'institution du Conseil de gouvernement et la constitutionnalisation des instances en charge de la bonne gouvernance, des droits de l'Homme et de la protection des libertés.
Le roi a également annoncé le lancement de la phase suivante du processus de régionalisation avancée.
Celle-ci va s'opérer selon des orientations fondamentales, permettant notamment de prévoir l'élection des conseils régionaux au suffrage universel direct, et la gestion démocratique des affaires de la région.
La régionalisation avancée doit également, selon le roi Mohammed VI, conférer aux présidents des conseils régionaux le pouvoir d'exécution des délibérations desdits conseils, en lieu et place des gouverneurs et des walis.
Elle doit aussi renforcer la participation de la femme à la gestion des affaires régionales et, d'une manière générale, à l'exercice des droits politiques et procéder à la refonte de la composition et des attributions de la Chambre des conseillers, dans le sens de la consécration de sa représentativité territoriale des régions.
Quant à la représentation des organisations syndicales et professionnelles, elle reste garantie au moyen de plusieurs institutions, dont et au premier chef, le Conseil Economique et Social et ce, dans le cadre de la rationalisation de l'action des composantes du paysage institutionnel.
Une commission a été chargée de présenter les propositions de réforme de la loi fondamentale, qui seront suivies d'un référendum populaire, prévu pour juillet prochain.
Après son approbation, le projet de la nouvelle Constitution entrera en vigueur, et de nouvelles institutions seront mises en place.
La commission pour la réforme constitutionnelle a été boycottée par le Mouvement marocain du 20 février qui réclame toujours une nouvelle Constitution, la démission du gouvernement et la dissolution du parlement.
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