TRIPOLI, 18 juin (Xinhua) -- Le leader libyen Mouammar Kadhafi a juré vendredi soir de déjouer les plans de l'OTAN visant à le détrôner, dans un enregistrement audio, diffusé par la chaîne de télévision publique libyenne.
"C'est la première fois qu'ils sont confrontés à une nation armée de millions de personnes", a déclaré Kadhafi, réitérant : "Ils seront battus, l'alliance sera battue".
Ce discours, donné par téléphone le 17 juin, selon la télévision libyenne, intervient au moment où l'armée loyale à Kadhafi et les rebelles se livrent de violents combats près des villes de Zlitan et de Misrata, dans l'ouest du pays, où les rebelles cherchent à briser le siège établi par les troupes gouvernementales depuis des mois et à pénétrer dans le territoire sous contrôle du régime de Kadhafi, à l'est de Tripoli.
Quelques heures seulement avant le discours de Kadhafi, des explosions ont été entendues à Tripoli. Au cours des dernières semaines, les forces de l'OTAN ont intensifié les frappes aériennes contre la capitale libyenne et ses environs.
La porte-parole de l'OTAN, Oana Lungescu, a rejeté vendredi la proposition de Kadhafi d'organiser des élections supervisées par la communauté internationale.
"Vous avez dû entendre parler hier par le fils de Kadhafi d'élections possibles en Libye dans les trois prochains mois... Il est difficile d'imaginer qu'après 41 ans d'abolition des élections, de constitution, de parti politique, de syndicat, qu'en une nuit un dictateur se transforme en démocrate", a révélé la porte-parole, soulignant : "ce que l'OTAN et la communauté internationale veulent voir ce sont des actions et non des mots".
Le fils de Kadhafi, Saif al-Islam Kadhafi, a indiqué au quotidien italien Corriere, dans une interview publiée jeudi, que des élections pourraient être organisées dans les trois prochains mois, et que la transparence serait garantie par la présence d'observateurs internationaux.
Il a fait savoir que son père pourrait se retirer s'il perdait les élections, mais qu'il ne s'exilerait pas.
Cependant, les rebelles libyens ont rejeté la proposition de Kadhafi, annonçant que "le seul choix pour Kadhafi, c'était de démissionner".
"Le gouvernement de Kadhafi a perdu toute légitimité, donc il n'est pas censé demander des élections et nous ne négocierons pas avec lui", a indiqué jeudi à Xinhua Jalal Gallal, porte-parole des rebelles.
"La communauté internationale a appelé à maintes reprises Kadhafi à retirer ses troupes et à permettre que l'aide humanitaire parvienne au peuple libyen", a rappelé Jalal Gallal.
Les Etats-Unis ont souligné jeudi le caractère tardif de la proposition du dirigeant libyen et ont averti que ses jours étaient désormais comptés.
"Les propositions de Kadhafi et de ses proches en vue d'un changement démocratique arrivent un peu tard. Il est temps qu'il parte", a déclaré la porte-parole du Département d'Etat américain Victoria Nuland, lors d'un point de presse.
La pression que la communauté internationale continue d'exercer sur Kadhafi et son régime "produit son effet", avec la défection de plus de 50 diplomates et fonctionnaires libyens de haut rang, a souligné la porte-parole américaine.
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