Un groupe de syndicalistes du bassin minier de Gafsa a été libéré dans le cadre d'une grâce présidentielle, a-t-on appris jeudi auprès de la centrale syndicale. Il ne s'agit que d'une libération conditionnelle. La mesure a été annoncée à l'occasion du 22e anniversaire de la prise du pouvoir par le président Ben Ali, alors qu'il a été largement critiqué ces dernières semaines.
Le contexte actuel ne laissait guère d'espoir aux familles, mais contre toute attente le président Ben Ali a décidé de se libérer du dossier des détenus du bassin minier. Un dossier qui remonte à plus d'un an et demi et qui avait suscité une forte solidarité internationale. Certains de ces détenus avaient été condamnés à des peines allant jusqu'à 8 ans de prison, suite à des manifestations contre le chômage et la corruption. Cette contestation avait été l'un des plus importants mouvements sociaux de ces dernières années dans le pays.
Cette mesure est un geste d'apaisement reconnaît Mokhtar Trifi, un des avocats dans cette affaire, mais il assure aussi que cela ne suffit pas : « Ce dossier était un des gros dossiers qui assombrissaient l’atmosphère. Maintenant j’espère qu’on n’en restera pas là et qu’on continuera sur cette lancée. Il faut dans l’immédiat que ces gens-là reprennent leur travail et que la situation sociale dans la région soit assainie davantage en réponse aux attentes de toute la population de la région ».
S'occuper de cette région sinistrée et libérer les autres prisonniers comme le journaliste Taoufik Ben Brik ou le blogueur Zouhair Makhlouf, c'est ce que se demande l'avocat ainsi que d'autres militants des droits de l'homme qui appellent à un assouplissement du pouvoir tunisien.
RFI.FR