DAKAR, 21 juin (Xinhua) -- Le trafic de drogue et le crime organisé constituent une sérieuse menace à la paix et la sécurité de la sous région ouest -africaine ainsi qu'un obstacle à son développement, estiment des experts.
Ces experts représentant l'ONU, la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest) et INTERPOL, réunis à Dakar pour lancer un projet-pilote de lutte contre le trafic de drogue, soulignent que la sous région est reconnue comme une voie de transit pour le trafic de cocaïne en provenance de l'Amérique Latine à destination de l'Europe.
Mais également, l'Afrique de l'Ouest est une plaque tournante pour la contrefaçon de médicaments, la contrebande de cigarette etc, relèvent ces experts au cours d'une conférence de presse.
« En 2008, 47 tonnes de cocaïne ont transité en Afrique de l' Ouest. En 2009, 35 tonnes dont 21 tonnes ont transité sur le marché Européen, 13 tonnes sont consommées localement et 1 tonne ont été saisies », informe le directeur régional de l'ONUDC ( office des Nations Unies contre la drogue et le crime organisé), Alexandre Schmidt.
Selon le représentant du secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, les trafiquants utilisent de plus en plus la voie maritime pour acheminer la drogue. « Nous avons eu la preuve, dans nos opérations de contrôle, que la drogue vient de plus en plus par voie maritime, c'est-à-dire par des sous- marins » précise-t-il.
Les conférenciers estiment que plus de 50 tonnes de cocaïne transitent chaque années par l'Afrique de l'Ouest vers les villes européennes où la revente atteint une valeur de près de 2 milliards de dollars. Ils informent également que plusieurs saisies donnent à suggérer que l'héroïne fait l'objet de trafic dans la sous région.
Cette drogue (l'héroïne) provient essentiellement d'Asie via l' Afrique de l'Est et passe ainsi par l'Afrique de l'Ouest avant d' atteindre sa destination finale : Europe, Amérique du Nord. Les estimations étaient de 400 kg dans la sous région et jusque présent « aucun narcotrafiquant n'a été encore traduit en justice en Afrique de l'Ouest », relève Alexandre Schmidt.
Ces experts viennent de prendre part à Dakar à la première réunion d'orientation et stratégique de l'initiative d'appui à la mise en oeuvre du plan d'action régional de la CEDEAO pour la lutte contre la drogue et le crime organisé dénommé : projet WACI. WACI a été implanté dans 4 pays de l'Afrique de l'Ouest, Côte d' Ivoire, Guinée Bissau, Sierra Léone, Libéria et vise à s'étendre dans l'ensemble des pays de la sous régions.
« Il s'agit d'une session inaugurale d'un projet pilote ouvert à ces quatre pays, où il y a déjà des opérations de maintien de la paix par la police des Nations Unies », explique Said Djinnit par ailleurs président de WACI.
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