JUBA, 9 juillet (Xinhua) -- La République du Sud-Soudan a déclaré son indépendance samedi, en attendant la reconnaissance comme le 193e membre de l'ONU et en espérant maintenir la paix avec le nord après des décennies de guerre.
Le président de l'Assemblée législative sud-soudanaise, James Wani Igga, a lu la Déclaration d'indépendance du Sud- Soudan, en présence de centaines de milliers de personnes rassemblées près du Mausolée de John Garang, leader du Mouvement populaire de libération du Soudan ( SPLM).
Sur le respect de la volonté du peuple sud-soudanais et comme une confirmation du référendum sur l'indépendance nationale, nous "déclarons donc le Sud-Soudan comme un Etat indépendant et souverain", a dit M. Igga.
Le nouvel Etat sera de caractère multi-éthnique et multi-confessionnel, et ancré dans un engagement à établir des relations amicales avec tous les pays "dont la République du Soudan", a affirmé M. Igga.
Salva Kiir Mayardit a prêté serment en tant que président de la nouvelle république après avoir signé la Constitution du Sud-Soudan.
Le président de la République du Soudan Omar el-Béchir se tenait aux côtés de Mr Kiir pour assister au défilé militaire dirigé par l'Armée populaire de libération du Soudan (SPLA), engagée dans une guerre de plusieurs décennies avec les troupes du gouvernement soudanais.
"Nous sommes enfin indépendants. Des millions de personnes sont mortes pour rien", a déclaré à Xinhua le chef d'état-major du SPLA, le général James Hoth Mai, "nous voulons maintenir la paix avec le nord et nous voulons pour protéger nôtre peuple".
Selon lui, il n'y a pas de bataille dans les régions frontalières, bien que la situation dans la région d'Abyei, disputée par le Nord et le Sud, reste tendue.
"En tant qu'Etat nouvellement fondé, nous voulons communiquer avec tous les membres de la communauté internationale", a-t-il poursuivi, "nous avons du pétrole, des terres fertiles et un peuple brave, mais nous avons besoin de savoir-faire et d'infrastructures. Nous avons besoin que la communauté internationale nous aide à nous développer économiquement".
Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon et les représentants de la Ligue arabe, de l'Union africaine et de l'Union européenne ont également assisté à la cérémonie.
Mr Ban a salué dans son discours Mr Kiir and Béchir pour les "difficiles décisions et compromis" pris, mais a indiqué que le Soudan et le Sud-Soudan n'ont pas encore résolu tous leurs problèmes plitiques et que l'Accord de paix global signé entre les deux parties en 2005 n'a pas été appliqué. Le statut de la région frontalière controversée d'Abyei reste encore en suspens.
Mr Ban espère "que les divergences soient réglées autour de la table de négociations".
Jiang Weixin, un envoyé spécial du président chinois Hu Jintao, a indiqué à la cérénomie que la naissance du Sud-Soudan est la réalisation du processus de paix qui a mis fin à une guerre civile de longue date en Afrique et le succès du référendum où le peuple du Sud a choisi l'indépendance.
"Des négociations sont encore en cours sur certaines questions en suspens entre le Sud-Soudan et le Soudan. Nous croyons que les deux parties mettront la paix en premier lieu et résoudront les problèmes par des négociations et consultations basées sur la compréhension mutuelle", a-t-il dit avant d'ajouter : "Nous espérons sincèrement que le Sud-Soudan et le Soudan seront de bons voisins, partenaires et frères pour toujours."
M. Béchir a déclaré que Khartoum a reconnu le Sud-Soudan, disant que "la volonté du peuple du sud doit être respectée". il a également salué les efforts de médiation déployés par les pays africains et la communauté internationale.
Par ailleurs, M. Béchir a appelé le président américain Barack Obama à lever les sanctions contre le Soudan. M. Obama avait annoncé que les Etats-Unis ont formellement reconnu le nouvel Etat, le Sud-Soudan.
Les deux rivaux nord et sud ont connu deux guerres civiles depuis plus d'un demi-siècle. La plus récente guerre, de 1983 à 2005, est la plus longue guerre civile en Afrique, tuant et blessant des millions de personnes. Plus de personnes ont été forcées à se déplacer dans d'autres pays.
Lors du référendum de janvier, portant sur l'indépendance du sud vis-à-vis du nord, près de 99% des votants ont voté pour la sécession. Le résultat a été reconnu par le gouvernement soudanais et la communauté internationale, ouvrant ainsi la voie à la proclamation de l'indépendance du Sud le 9 juillet.
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