DAKAR, 26 juillet (Xinhua) -- La nomination, lundi par le président Abdoulaye Wade, de Cheikh Guéye comme ministre chargé des élections a suscité déjà une vive polémique entre partis politiques. Cette nomination résulte des pressions exercées par les partis d'opposition pour que le ministre de l'Intérieur, Ousmane, membre du parti du président Wade, ne soit plus chargé de l'organisation des élections.
La controverse porte sur la neutralité du nouveau ministre qui était depuis 1998 (sous l'ancien régime socialiste) directeur général des élections. Mame Mactar Guèye, membre de la mouvance présidentielle, a confié à Xinhua que son camp (la majorité présidentielle) salue la nomination de Cheikh Guèye "qui est une personnalité neutre".
"Cheikh Guèye capitalise près de 30 ans de carrière au sein de l'administration et particulièrement dans la gestion des élections. Il est là depuis le temps du régime socialiste et a été confirmé au lendemain de l'alternance. On ne lui a jamais connu un militantisme quelconque" a défendu Mame Mactar Guèye.
Tous les opposants ne partagent pas des propos. C'est le cas de la Ligue démocratique (LD), un parti de l'opposition, qui pense que cette nomination est une provocation de plus. Selon le porte- parole de la LD, Moussa Sarr, "Cheikh Guèye est l'homme lige de Ousmane Ngom (ministre de l'intérieur)". Quant à l'ancien Premier ministre Macky Sall, leader de l'Alliance pour la République ( opposition), le problème réside moins la personne de Cheikh Guèye que dans les tâches qui lui seront confiées.
Réagissant dans la presse locale, Macky Sall a indiqué que " Cheikh Guèye est un haut fonctionnaire respectable et respecté que je connais, pour avoir travaillé avec lui, et qui connait parfaitement son métier". Mais la question, a-t-il ajouté, "c'est comment le nouveau ministre pourra travailler avec la direction de l'automatisation du fichier (DAF) qui gère le fichier national des cartes d'identité et le fichier électoral ? Aura-t-il l'entière autorité sur la DAF parce que c'est ça la vraie question", a fait remarquer Macky Sall.
La nomination d'une personnalité neutre au ministère de l' intérieur pour des élections transparentes est une des exigences du Mouvement des forces vives du 23 juin (opposition et société civile) créé à la suite des manifestations du 23 juin contre le projet de Ticket présidentiel. Et c'est lors d'un grand meeting national du Parti au pouvoir et de ses alliées, samedi 23 juillet, que le chef de l'Etat avait annoncé sa décision de nommer un nouveau ministre chargé des élections.
"(..) il parait que l'opposition a un nouveau thème: c'est le départ de Ousmane Ngom (ministre de l'intérieur). C'est pourquoi je dis à l'opposition que si c'est votre dernière carte, je vais changer Ousmane Ngom", avait déclaré Wade lors du meeting de son parti. Et en réaction aux cris de désapprobation de ses militants, Abdoulaye Wade avait ajouté : "Je constate que le peuple n'est pas d'accord. Donc je vais maintenir Ousmane Ngom mais je vais lui enlever l'organisation des élections".
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