RABAT, 12 août (Xinhua) -- Au Maroc, le projet de loi organique sur les élections maintient le mode de scrutin de liste et garde le seuil de 6% pour obtenir un siège au sein de la Chambre des représentants. Ce seuil d'éligibilité permet une représentativité très large au Parlement marocain.
Le nouveau texte prévoit également l'augmentation du nombre des circonscriptions électorales en raison de la création dernièrement de nouvelles préfectures et la mise en place d'une liste nationale de 90 sièges réservée aux femmes, aux jeunes et aux cadres.
Selon la majorité des leaders de partis politiques marocains, la liste nationale est en mesure de garantir une meilleure représentativité de la femme au Parlement. Il est donc prévu de maintenir le principe de la liste nationale en tant qu'acquis irréversible au profit de la femme marocaine, et d'adopter les listes électorales actuelles tout en les soumettant à une révision exceptionnelle qui fait suite à la révision annuelle ordinaire.
Sachant que le statut et les droits des femmes se trouvent renforcés dans le nouveau texte de la Constitution approuvée massivement le 1er juillet dernier, par référendum populaire, avec la stipulation de l'égalité entre l'homme et la femme dans les droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental et l'engagement constitutionnel de l'Etat marocain à oeuvrer à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes.
Toutefois, des militantes associatives et des parlementaires montent au créneau en appelant à consacrer une liste nationale réservée exclusivement aux femmes, et adopter le principe de parité lors de l'élaboration des listes régionales dans la perspective des prochaines échéances électorales.
Lors d'une rencontre organisée, à Rabat, par l'association Jossour "Forum des femmes marocaines" (FFM), les participantes ont plaidé pour l'élargissement de cette liste nationale en retenant au moins 15% de femmes têtes de listes.
Dans un communiqué, l'association FFM a souligné que le mode de scrutin, qui sera adopté, doit refléter la volonté du législateur marocain de réaliser le principe de la parité, estimant que le mode du scrutin de liste est le plus adéquat pour assurer la représentativité des femmes.
L'association FFM a suggéré de garder, dans le code électoral, la liste nationale composée exclusivement des femmes avec au moins 25% du total des sièges de la première chambre ainsi que l'obligation pour les partis politiques de présenter 5% de femmes dans les têtes de listes électorales locales.
Selon les intervenantes, le scrutin de liste est le plus adapté à la représentativité féminine et un acquis important qui s'incère dans le cadre de la discrimination positive.
La consécration par la Constitution du principe de la parité entre les femmes et les hommes contraint les partis politiques à réunir toutes les conditions pour augmenter au moins d'un tiers le taux de représentativité des femmes, ont-elles insisté.
La constitutionnalisation du principe de parité requiert un amendement de la loi organique de la Chambre des représentants, de la loi sur les partis et du code électoral, ont estimé les participantes.
Pour sa part, la ministre marocaine du Développement social, de la Famille et de la Solidarité, Mme Nouzha Skalli, a récemment appelé à l'élaboration de mesures institutionnelles afin d'assurer l'élargissement et l'amélioration de la représentativité politique des femmes dans la perspective des élections législatives.
Mme Skalli a également appelé à tirer les enseignements des élections précédentes, à intégrer l'approche genre et à encourager la participation active des femmes aux consultations politiques.
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