ANTANANARIVO, 23 août (Xinhua) -- Cette semaine sera décisive pour la sortie de crise malgache car deux mises au point sur le processus de sortie de crise devraient se passer dans les jours qui viennent.
En effet, d'un côté, l'émissaire de la Communauté de développement l'Afrique australe (SADC), Leonardo Simao, qui a quitté Madagascar vendredi dernier après une semaine de mission dans la grande île, a déclaré qu'une mission de la Troïka de la SADC devrait arriver dans les prochains jours à Antananarivo.
Cette mission de la Troïka sera la continuité de la résolution du 31ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la SADC tenu les 17 et 18 août à Luanda en Angola.
"En ce qui concerne Madagascar, le sommet a réaffirmé son engagement à appuyer le processus de médiation dans ce pays. Il a chargé la Troïka de l'Organe, avec l'assistance du Médiateur pour la question malgache, d'engager des discussions avec les acteurs malgaches pour que, d'urgence, ils mettent pleinement en oeuvre la feuille de route amendée par la décision prise par le Sommet en juin 2011 afin de trouver une solution durable à Madagascar", indique un communiqué du sommet.
La Troïka de la SADC est composée de l'Afrique du Sud, de la Zambie et de Mozambique.
Le 12 juin dernier, la SADC a exhorté la Haute Autorité de transition (HAT) malgache à autoriser les peuples malgaches en exilés pour des raisons politiques, à retourner dans le pays sans condition, y compris M. Marc Ravalomanana, ancien chef de l'Etat.
Cet appel est fortement contesté par la HAT, qui continue de focaliser les efforts sur la tenue en jumelée des élections communales et des élections régionales dans les plus brefs délais afin de sortir Madagascar de la crise.
Pourtant, Joaquim Chissano, médiateur de la SADC sur la crise malgache et ancien président mozambicain, a adressé une lettre le 9 août dernier aux 11 entités politiques malgaches engagées dans la résolution de la crise, estimant que les conditions techniques et politiques pour la tenue d'élections libres, justes et crédibles à Madagascar ne sont pas encore remplies.
"Ces conditions techniques et politiques seront seulement établies à Madagascar après la mise en oeuvre de la feuille de route amendée, précisément, le retour des exilés politiques dans le pays. Toute élection tenue en dehors du cadre électoral prévu dans la feuille de route, ne peut et ne sera pas considéré comme libre, juste et crédible", estime M. Chissano.
Le président de la HAT, Andry Rajoelina, qui devrait s'exprimer sur la date de la tenue des prochaines élections n'a qu'une semaine pour se prononcer à cet effet.
Selon le code électoral récemment élaboré par le régime en place, "le scrutin doit se tenir durant la saison sèche, entre le 30 avril et le 30 novembre, sauf cas de force majeure prononcée par la juridiction compétente, sur saisine de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) au niveau territorial selon la catégories d'élections".
De plus, ce code prévoit au moins 90 jours avant la date du scrutin de convoquer les électeurs aux urnes et dont la décision de convocation des collèges électoraux doit être prise en conseil de gouvernement ou par arrêté de l'autorité compétente selon la catégorie de l'élection.
Pour que les élections se tiennent vers le 30 novembre prochain, la HAT devrait prononcer la date du scrutin au plus tard le 30 août prochain. Au-delà, les élections se passeront en pleine saison de pluie.
Madagascar est plongé dans une crise depuis décembre 2008 suite à une opposition entre l'ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, et, Andry Rajoelina, maire d'Antananarivo à l'époque. Plusieurs accords ont été signés afin de sortir Madagascar de cette crise dont l'Accord de Maputo et l'acte additionnel d'Addis-Abeba signés en 2009 par les quatre personnalités dont Didier Ratsiraka, Zafy Albert, Marc Ravalomanana et Rajoelina. Mais ce dernier n'a pas suivi les teneurs des accords.
Après cet échec, une feuille de route en vue de la sortie de crise a été concoctée par la SADC cette année et qui a été entérinée par le sommet extraordinaire de cette organisation à Sandton en Afrique du Sud en juin dernier.
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine ( UA), lors de sa 283ème réunion tenue le 6 et le 12 juillet dernier a appuyé la décision de Sandton mais l'autorité de fait actuelle la nie et avance la tenue de ces élections, avec ou sans l'appui de la Communauté internationale.
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