CONAKRY, 26 septembre (Xinhua) -- Le dialogue est engagé en Guinée entre le pouvoir et l'opposition, au sujet des élections législatives, tandis que les Guinéens retiennent leur souffle puisque l'opposition ne lâche pas prise concernant sa marche prévue mardi, destinée à protester contre l'idée de tenir les élections légisaltives en fin de l'année.
Pour certains observateurs, la marche qui inquiète les Guinéens n'aura probablement plus lieu, le gouvernement étant revenu sur sa position d'organiser les législatives en solo et sans consultation de l'ensemble des partis politiques.
A son retour dimanche de son voyage en Allemagne, en Chine et aux Etats-Unis où il a participé aux travaux de la 66ème conférence des Nations-Unies, le président guinéen Alpha Condé avait instruit le Premier-ministre, Mohamed Saïd Fofana, de rencontrer toute la classe politique lundi en vue d'une concertation à la recherche d'un accord sur toutes les divergences actuelles.
EVITER UN AUTRE AFFRONTEMENT POLITIQUE
Ce geste allant dans le sens de la démocratie et dans l'apaisement social a créé un soulagement au sein de la population qui craint un autre affrontement politique.
Pour celle-ci, il n'est pas opportun d'engager un autre bras de fer à un moment d'"embellie économique" où les investisseurs se bousculent aux portes du pays.
Une autre manifestation de rue qui ressemble à celle du 28 septembre 2009 sous la junte militaire de Dadis Camara rappelle à la mémoire collective la violence et le carnage, et engendre ainsi des frayeurs.
A la tribune des Nations-Unies le président Alpha Condé a donné le ton de l'accalmie qui prenait le contre-pied de la tension qui prévalait avant son départ.
La fixation de la date des législatives au 29 décembre par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Lounceny Camara fut à la base de la colère du Collectif des Partis pour la finalisation de la transition (CPPFT), le noyau dur de l'opposition, qui regroupe en son sein des "grosses pointures" telles que Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Mouctar Diallo et Faya Millimono.
La tension a encore montée après que le gouverneur de Conakry Sékou Resco Camara eut décidé d'interdire la manifestation de l'opposition prévue mardi, et menacé de traduire en justice tous ceux qui y participent, estimant que "le contexte sociopolitique ne permet pas d'organiser une marche pacifique".
Pour "désamorcer la bombe", les organisations socioprofessionnelles du pays sont montées au créneau pour demander un dialogue entre les parties en présence.
Leurs appels ne sont pas tombés dans les oreilles sourdes, le porte-parole de l'organisation "Arc-en-ciel" Yamoussa Koïta et le ministre de l'Administration du territoire et de la Décentralisation Allassane Condé, ayant tous deux reconnu la liberté de manifestation pacifique consacrée par l'article 10 de la constitution.
UN ESPOIR PRECAIRE
Pour des Guinéens, ces actes auxquels s'ajoute l'appel à la concertation lancé par le Premier ministre augurent d'un espoir de l'instauration de la quiétude sociale.
Les Guinéens souhaitent de tous leurs voeux l'aboutissement de la "rencontre de la dernière chance" à un consensus, mais les divergences sont encore nombreuses et les positions des uns et des autres sont rigides. En témoigne la réaction de l'opposant Cellou Dalein Diallo pour qui malgré tout, la marche n'est pas désamorcée.
L'opposition ne semble pas alors vouloir transiger, et le bras de fer continue son petit bonhomme de chemin. L'espoir est donc précaire, et les supputations vont bon train.
Marchera ? Marchera pas ? La ville de Conakry, et partant la Guinée entière tend l'oreille.
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