le PM souhaite l'apaisement

PORT-LOUIS, 11 octobre (Xinhua) -- Le Premier ministre mauricien Navin Ramgoolam a clairement lancé un appel à l'apaisement au nom de l'urgence économique, face à la crise politique qui secoue l'île touristique de l'Océan Indien depuis trois mois, s'accordent à dire les observateurs politique.

"Il faut tourner la page de l'agitation politique. Il ne faut faire aucun bouleversement", a-t-il déclaré lors de sa première conférence de presse donnée le week-end passé depuis son retour de mission à l'étranger.

"Ce n'est pas le moment de faire du cinéma. Le feu est devant la porte de la maison, on n'a pas le droit de mettre le pays en péril", a-t-il ajouté. "Nous avons un devoir. Il nous faut être vigilants, plus vigilants que jamais, pour affronter cette nouvelle situation", a plaidé le Premier ministre.

Navin Ramgoolam commentait les derniers développements politiques depuis le début de la crise politique générée par la démission collective de six ministres du parti Mouvement Socialiste Mauricien (MSM) le 26 juillet dernier. Ces derniers dont le leader du parti, Pravind Jugnauth, ancien vice-Premier ministre et ministre des Finances avaient claqué la porte du gouvernement en signe de solidarité avec un de leurs collègues inculpé par le Commission anticorruption (ICAC) dans une affaire d' achat d'une clinique privée par l'Etat. Le MSM maintient jusqu'ici qu'aucun de ses membres n'est impliqué dans cette affaire.

Le Premier ministre maintient quant à lui qu'il faut laisser les institutions faire leur travail, affirmant que le pays dispose de cinq cartes majeures, à savoir le capital humain, la force des institutions, l'unité nationale, le sens de la solidarité et la stabilité politique.

"En aucune façon, nous ne devrons permettre de mettre en péril ces cinq facteurs ayant contribué à notre développement. J'assumerai mes responsabilités et je ne compte nullement abdiquer ", a-t-il soutenu.

Cette attitude du Premier ministre semble avoir surpris bon nombre d'observateurs qui s'attendait à un tir de barrage sur l' opposition qui réclame à cor et à cris des élections anticipées. L' éditorialiste de l'hebdomadaire l'express dimanche se demande même sous le titre "Ramgoolam le pacifiste", "Quelle mouche l'a piqué !?Pas d'attaques acerbes. Aucune dénonciation hargneuse."

Selon lui, le Premier ministre a endossé l'uniforme de pompier en chef. "Il éteint et circonscrit consciencieusement les nombreux départs d'incendie qui pourraient affecter le fonctionnement de son gouvernement ou l'image de celui-ci auprès de la population. Malgré les déclarations belliqueuses du président Anerood Jugnauth, tout va bien entre eux pour Ramgoolam."

Un autre hebdomadaire du dimanche, Week-end, note que le Premier minsitre "a lancé un appel au calme sur le plan politique, car l'impact de la crise qui affecte l'économie internationale pourrait peser lourd sur Maurice". "Il a défini les priorités du prochain budget dans cette conjoncture économique difficile, à savoir sauver l'emploi, assurer l'avenir de la jeunesse et réconcilier la justice sociale à l'efficience de l'économie."

Pour le quotidien l'express de lundi, "Fini le ton arrogant et vindicatif qu'on lui connaît". "A quelques jours d'une rentrée parlementaire qui s'annonce tumultueuse, le Premier minsitre devait chercher à normaliser la situation", ajoute son éditorialiste.

Effectivement, alors que la rentrée est prévue dans une semaine, le chef du gouvernement a plutôt envie de rassembler à la fois ses troupes et rassurer la population quant à son sérieux dans la gestion des affaires du pays. Surtout que le prochain budget est en préparation pour être présenté au début du mois de novembre.

La conjoncture de l'économie mauricienne n'est pas brillante à tel avec des baisses dans la prévision des arrivées touristiques et une récolte sucrière qui continue de baisser d'année en année. A tel point que les prévisions de croissance ont également été ramenées à 4,1% contre 4,5% fixées initialement.

Le Premier ministre a rappelé que lors de la précédente crise économique en 2008, le gouvernement, avec le ministre des Finances d'alors, Rama Sithanen, avait adopté des mesures ayant permis à Maurice de se protéger et de survivre à cette période difficile.

"Tout semble indiquer que la présente crise paraît plus grave et pourrait durer plus longtemps. Cette récession aura des impacts sur Maurice. Quand l'économie souffre, le social pâtit. Il faut élaborer des mesures", a-t-il dit.

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