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fin du recensement général des votes lundi soir à Yaoundé

YAOUNDE, 17 septembre (Xinhua) -- Les membres de la Commission nationale de recensement général des votes issus à la fois de l'administration, d'Elections Cameroun (ELECAM, organe électoral) et des partis politiques impliqués dans l'élection présidentielle tenue le 9 octobre au Cameroun ont achevé lundi soir leurs travaux entamés jeudi au siège de la Cour suprême de justice à Yaoundé.

Dirigée par un vieux magistrat, Clément Atangana, nommé à ces fonctions à chaque élection présidentielle organisée dans ce pays depuis 1992, cette instance a examiné les procès-verbaux transmis par les 58 commissions départementales de supervision des votes mises sur pied en rapport avec le nombre des départements du Cameroun, puis des inscriptions électorales de la diaspora.

En prélude à la proclamation des résultats définitifs du scrutin dans les prochains jours par la Cour suprême agissant comme Conseil constitutionnel non encore opérationnel, la commission Atangana avait à charge de "redresser les erreurs matérielles éventuelles des décomptes des votes", sans "toutefois annuler les procès-verbaux correspondants", selon la loi.

Selon son président, le travail n'a pas été aisé, car, "il y a eu des erreurs, il y a eu des anomalies qu'on a pu reconstituer pour vraiment avoir la situation nette", a-t-il souligné à Xinhua au terme des cinq jours de travaux et peu avant la validation lundi dans la nuit du rapport de synthèse générale qui sera remis solennellement mardi au premier président de la Cour suprême, Alexis Dipanda Mouelle.

Parmi les anomalies évoquées, un membre de la commission représentant un candidat d'opposition a consigné par exemple dans son rapport personnel la présence devant la commission lundi matin, du président du tribunal de Kumba (sud-ouest) "pour remettre une autre version du rapport de la commission départementale à la commission nationale".

Mandataire de Hubert Kamgang de l'Union des populations africaines (UPA), Duke Atangana Etotogo, a par ailleurs relevé le vote sans dérogation spéciale de cinq fonctionnaires en mission à Bangui en République centrafricaine (RCA) et l'absence d'éléments sur le nombre d'inscrits à la circonscription de Lagos 2 au Nigeria.

Le constat révèle encore "le nombre de votants supérieur au nombre d'inscrits" et des "résultats de Kogne (Ouest) introuvables ", sans oublier des "éléments de la feuille de pointage différentes de ceux des procès-verbaux" à Brazzaville 1 au Congo.

"J'espère pouvoir retrouver ces remarques dans le rapport de synthèse", a guidé Atangana Etotogo. Des retards ont été observés dans la transmission des procès- verbaux de l'élection, à commencer par des départements phares tels que le Wouri qui abrite Douala, la métropole économique, où, après le délai officiel de vendredi à minuit, la commission départementale de supervision des votes en était encore à se réunir dans la nuit de samedi à dimanche.

Pour Joseph Mbah Ndam du Social Democratic Front (SDF), première formation d'opposition de Ni John Fru Ndi, "cette affaire est difficile, parce que cette élection n'est pas véritablement une élection. C'est un cafouillage. Je suis venu, conformément à notre logique, parce que nous avons vu dès le début qu'ELECAM n'était pas capable de conduire une élection".

"Mon candidat, en tant que président de mon parti, a fait une tournée sur toute l'étendue du territoire pour expliquer qu'ELECAM n'était pas capable d'organiser une élection. Nous voici aujourd'hui avec une élection qui nous amène des résultats que les Camerounais ne vont pas supporter", a poursuivi ce vice-président de l'Assemblée nationale (Parlement).

Sur les 23 candidats à l'élection dont le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, seul Albert Dzongang n'avait pas de représentant à la commission, car, personnellement il n'a pu voter dans sa circonscription de Douala, à cause de l'absence de son nom sur une liste électorale. Ce qui a fait dire à un observateur que c'est déjà en soi une absurdité que responsable politique ait été retenu parmi les candidats retenus pour la course au palais de l'Unité.

Au lieu de 36, c'est donc finalement 35 membres de la commission qui se retrouvaient tous les jours jusqu'à des heures avancées de la nuit au siège de la Cour suprême de justice. Dzongang fait partie d'une coalition de 8 candidats qui, autour de Fru Ndi, réunit Bernard Muna, Adamou Ndam Njoya, Ayah Paul Abine, Jean de Dieu Momo, Walla Edith Kahbang alias Kah Walla et, selon le collectif, Anicet Ekanè.

Dans une déclaration communiquée lundi à Yaoundé, ce regroupement a appelé à l'annulation du scrutin et demandé l'organisation d'un autre dans un délai de 6 mois avec un nouveau système électoral.

Tous ces leaders avaient déjà introduit individuellement auprès de la Cour suprême en sa qualité de Conseil constitutionnel des recours en annulation soit totale, soit partielle qui seront examinés dès mercredi, selon un communiqué officiel publié lundi par le Dipanda Mouelle.

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