"Amnesty international" regrette qu'une enquête indépendante ne soit pas menée, pour punir les responsables des exactions.
La presse quotidienne continue de délivrer son lot d'informations sur les dépassements commis par les forces du Conseil national de transition contre des civils libyens accusés d'appartenance au clan de Kadhafi. Syrte a été parmi les villes visées, selon des témoignages d'Echourouk et d'Ennahar. Des correspondants, en Libye, ont eu à constater ces dépassements. Des vidéos ont, aussi, été visionnées, pour rendre compte de l'horreur vécue par les Libyens.
Il y a plus d'une semaine, soit le jour de l'Aïd El-Adha, certains citoyens ont été décapités. Est-ce un début d'application de loi du Talion, en Libye post Kadhafi? En tout cas, le fait est que des dizaines de civils libyens ont été massacrés, froidement, par les rebelles libyens. Les corps inertes des victimes de tous âges et des deux sexes gisaient aux abords des routes, dans ce qui reste des villes libyennes et dans les régions devenues des théâtres de batailles féroces, selon les témoignages des journalistes. Ces derniers constatent qu'il y a des corps d'enfants, de femmes et de vieux déchiquetés, dans plusieurs villes et régions de la Libye, notamment, Syrte, devenue une ville fantôme. L'envoyé spécial d'Echoùrouk, à Syrte, raconte ce qu'il a vu, le 20 octobre dernier. «J'ai vu les cadavres d'environ, 25 personnes. Selon certaines sources, il s'agissait de citoyens pro-Kadhafii, sauvagement, tués par les rebelles. La majorité des cadavres avaient les mains liées. Certaines des victimes étaient éventrées et leur sang s'était répandu sur des dizaines de mètres», a-t-il constaté. Il ajoute que des batailles entre rebelles et pro-Kadhafi ont conduit à des bombardements d'habitations abritant des familles. Cela a conduit tout droit à l'extermination d'enfants, de femmes et de vieillards. Les comptes-rendus s'appuient, aussi, sur les conclusions d'"Amnesty International", qui évoque, notamment, des cas d'un nombre de soldats de Kadhafi, capturés par les rebelles et battus à mort. Même Kadhafi n'a pas échappé à ce triste sort.
D'autre part des témoins ont affirmé, à Echoùrouk, que des rebelles attaquaient des habitations et les pillaient, avant de les faire exploser, en utilisant des bouteilles de gaz butane ou en les brûlant. Selon le rapport d'"Amnesty International" du 13 septembre, des violations graves des droits de l'Homme sont commises, en Libye, depuis le soulèvement du 17 février 2011. Les 112 pages du rapport d'"Amnesty" n'omettent pas les insurgés. Il y est révélé que les combattants de l'opposition et leurs partisans ont enlevé, détenu, arbitrairement, torturé et tué d'anciens membres des forces de sécurité soupçonnés d'être des loyalistes à Kadhafi. Ils ont même capturé des étrangers soupçonnés d'être des mercenaires combattant au sein des forces pro-Kadhafi.
La presse regrette qu'aucune enquête indépendante et crédible n'ait été menée par le Conseil national de transition et qu'aucune mesure efficace n'ait été prise, à l'égard des responsables de ces abus. Le rapport fait, également, état de lynchages, d'actes de vengeance, de détentions de centaines de personnes, de tortures et de mauvais traitements. Il est même souligné que Mustapha Abdeldjalil a attisé le feu, en répétant des déclarations irresponsables, sur l'existence de mercenaires africains recrutés par Kadhafi. Pour "Amnesty", il est important que tous ces crimes ne restent pas impunis et que leurs auteurs soient jugés, quel que soit leur rang ou leur camp, afin de construire une Libye nouvelle, sur les bases du respect des droits de l'Homme et de l'État de droit. Ces doutes ont commencé à être exprimés, depuis l'été dernier.
Des scènes d'exactions commises, dans l'Ouest du pays, sont rapportées par "Human Rights Watch". En juillet dernier, lors de son passage, à Bruxelles, où les représentants du "CNT" ont été reçus par l'OTAN, le numéro deux de la rébellion libyenne, Mahmoud Jibril, avait réfuté ces accusations. Il avait, alors, admis que quelques incidents s'étaient produits, durant les deux premières semaines de l'insurrection, lancée, à la mi-février, mais que ce n'était plus le cas, dans les zones libérées.
Source:IRIB