Pour la quatrième fois en deux ans, la compagnie nationale de pétrole algérienne Sonatrach change de PDG. C'est Abdelahamid Zerguine qui remplacera Nordine Cherouati, touché par plusieurs scandales de corruption.
Les rumeurs allaient bon train sur la possible éviction de Nordine Cherouati, PDG de Sonatrach, une des plus importantes entreprises pétrolières du monde, s’occupant également du gaz algérien.
Mercredi, lors d’une conférence de presse improvisée, le principal intéressé avait déjà plus ou moins confirmé la nouvelle : « Pour que ces rumeurs reviennent, cela veut dire que ce que Sonatrach est en train de faire peut déranger certaines habitudes... certaines pratiques ». Et c'est le président algérien Abdelaziz Bouteflika qui s’est lui-même chargé de faire tomber l’ex-PDG au retour du sommet gazier de Doha où il s’etait rendu seul.
Le nouvel homme fort de la Sonatrach et remplaçant de M.Cherouati, Abdelahamid Zerguine, avait déjà failli être nommé à la tête du groupe en janvier 2010. Mais le ministre de l’Écologie de l’époque, Chakib Khalil, lui avait préféré M.Cherouati. Agé de 61 ans, il présidait la Samco, filiale commerciale de Sonatrach.
De scandales en scandales
Si aucune explication officielle n’a été fournie par le groupe pétrolier, M.Zerguine a d’ores et déjà écarté tout scandale lié au fonctionnement de l’entreprise.
L’affaire qui a coûté son poste à M.Cherouati n’est pas sans rappeler le scandale financier de mai 2010. Abdelhafid Feghouli, alors vice président de Meziane et président par intérim de Sonatrach, avait provoqué le démantèlement de la direction du groupe, limogeant tour à tour MM. Meziane, Feghouli et trois autres cadres, inculpés puis condamnés par le tribunal d’Oran pour malversations financières.
Une seconde affaire doit encore être jugée par le tribunal d’Alger. Portant sur l’origine des fonds qui ont permis certaines acquisitions immobilières douteuses en France et en Algérie, elle impliquerait également les mêmes dirigeants de la Sonatrach déjà condamnés par la justice algérienne.
Son nouveau PDG, M.Zerguine, a assuré jeudi que l’entreprise disposait désormais d’un contrôle interne conséquent et « assez élaboré ». « Les procédures (d'attribution de marchés) ont été revues et amendées, conformément aux orientations des pouvoirs publics pour en faire pratiquement une similitude avec le code des marchés publics » a-t-il déclaré.
Fleuron de l’industrie pétrolière algérienne, le groupe est le deuxième fournisseur de gaz de l’Europe après la Russie. Pour les premiers mois de l’année 2011, il a généré 59,4 milliards de dollars de chiffres d’affaires. Pour 2012, ce sont près de 72 milliards de dollars à l’exportation qui sont prévus.
Source: Jeune afrique