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la deuxième révolution des égyptiens

Égypte Le maréchal Tantatoui a promis hier un scrutin présidentiel avant la fin juillet 2012

«Irhal ! Irhal ! Irhal ! » (« dégage ! ») : le cri emblématique des révolutions arabes a résonné à nouveau avec force hier soir sur la place Tahrir. Rejouant le scénario de la révolution de janvier, une foule très dense a répondu par cet impératif au discours du maréchal Tantaoui, le chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis février. Le vieux militaire se retrouve donc à la place de Moubarak dans le rôle du chef d'Etat qu'il faut déboulonner. Et, une fois de plus, les Egyptiens ne semblent pas prêts à céder : ils veulent mettre un terme au régime militaire qui gouverne leur pays depuis presque cinquante ans. Quel qu'en soit le prix, alors que les élections législatives doivent commencer le 28 novembre.

L'armée n'a plus la cote
Le discours du maréchal Tantaoui avait pourtant pour objectif d'apaiser la colère de la place Tahrir. Il a annoncé que le CSFA acceptait la démission du gouvernement d'Essam Charaf : le cabinet de transition a déclaré assumer la responsabilité politique des violents affrontements qui ont embrasé le pays depuis samedi. Tantaoui s'est aussi engagé à ce que des élections présidentielles soient organisées avant juillet 2012.
Mais le « peuple de Tahrir » est loin d'être satisfait. « La plupart des gens exigent maintenant que l'armée transfère immédiatement le pouvoir aux civils, pas l'année prochaine », témoigne Hisham, un ingénieur de 24 ans présent sur la place hier soir. « Il y a eu trop de morts ces derniers jours, on ne peut pas accepter de rentrer chez nous simplement sur des promesses. » La violence des récents affrontements (33 victimes et plus de 1500 blessés), ont en effet poussé une partie des manifestants à se radicaliser. L'absence de leader et de coordination entre les manifestants complique aussi toute tentative de trouver un accord. Surtout, les Egyptiens, qui vénéraient leur armée il y a dix mois, ont désormais du mal à lui faire confiance. Beaucoup d'Egyptiens trouvent que les choses n'ont fait que se dégrader depuis février.
au Caire, Anne Devers
Source:Slat.fr
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