Etre femme et travailler dans une organisation humanitaire, ça ne sera bientôt plus possible dans les zones contrôlées par les milices islamistes shebabs. Les insurgés opposés au pouvoir en place, ont rendu public une règlementation drastique destinée aux ONG nationales et internationales. Outre se séparer de tout leur personnel féminin, les humanitaires devront payer une somme de 20 000 dollars tous les six mois pour « s'accréditer » auprès des autorités régionales.
En ligne de mire des shebabs, d'abord la gente féminine. Les autorités islamistes exigent que les organisations humanitaires se séparent de toutes leurs employées de sexe féminin d'ici trois mois. Les femmes ne seront tolérées que dans les centres de santé et les hôpitaux. Plus question de célébrer la journée de la femme, et encore moins de soutenir la création d'associations féminines.
Tout ce qui est susceptible de porter atteinte à la religion aux yeux des milices islamistes est en fait banni : les humanitaires n'ont plus le droit d'importer de l'alcool et des films. Le week-end occidental du samedi-dimanche n'a plus de valeur, il faudra travailler ces jours-là.
Mais ce n'est pas tout. Les ONG qui accepteraient de travailler sous ce régime-là n'auront plus le droit d'arborer leur logo et leur drapeau. Elles devront s'acquitter aussi de la modique somme de 20 000 dollars tous les six mois. Un droit d'accréditation auprès des autorités régionales concernées.
Cette nouvelle règlementation envoyée aux ONG ne ferait pas l'unanimité, dit-on, au sein même des shebabs. Certains leaders la trouveraient trop sévère et demanderaient à ce qu'elle soit amendée.
rfi.fr