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Mali : négociations à Alger pour mettre fin aux affrontements avec la rébellion touarègue

06022012
Jeune afrique
Le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, s’est rendu jeudi 2 février à Alger afin de mener des négociations avec des rebelles touaregs. Ces discussions interviennent alors que des violences contre la communauté touarègue malienne ont été déplorées.

Ce sont les premières tentatives de négociations des autorités maliennes avec des rebelles touaregs, suite à la vague d’attaque dans plusieurs villes du pays depuis la mi-janvier. Jeudi 2 février, le ministre malien des Affaires étrangères, Soumeylou Boubèye Maïga, s’est rendu à Alger afin de mener des discussions avec des délégués de l'Alliance du 23 mai, dont des membres combattent contre l’armée régulière aux côtés du Mouvement national pour la libération de l'Azawad (MNLA) dans le nord du pays. L’information n’a pas été confirmée ni infirmée par les autorités algériennes.

Anciens rebelles touaregs, les membres de l’Alliance avaient signé avec Bamako en 2006 les « accords d’Alger » sous l’égide de l’Algérie, quelques mois après avoir repris les armes contre l’armée malienne.

Mais ces accords de paix ont été mis à mal dès le 17 janvier 2012. Les rebelles ont attaqué la ville de Ménaka dans un premier temps, puis s’en sont pris aux localités de Tessalit, Aguelhoc, Léré et Niafunké. Plusieurs morts et blessés ont été déplorés dans les deux camps à l’issue de ces attaques, tandis que des milliers de personnes ont pris la fuite en direction de la Mauritanie ou du Niger. Les assauts, perpétrés par le MNLA et d’autres groupes de rebelles touaregs, visent à libérer « le peuple de l'Azawad » de l' « occupation » du Mali, l'Azawad étant une région naturelle considérée comme le berceau des Touaregs, selon les déclarations d’un porte-parole du MNLA.

Ministres permutés

Du côté des autorités maliennes, le gouvernement a subi jeudi un mini-réaménagement. Les ministres de la Défense et de la Sécurité ont échangé de postes, aux termes d'un décret du président Amadou Toumani Touré. Le général Sadio Gassama, précédemment ministre de la Sécurité intérieure et de la protection civile, a été nommé ministre de la Défense et des Anciens combattants, tandis que Natié Pléa, qui détenait ce portefeuille de la Défense, devient ministre de la Sécurité intérieure. La raison de cette permutation n’a en revanche pas été évoquée, mais semble répondre aux critiques de plus en plus vives à l’encontre du gouvernement accusé de passivité par les familles de militaires engagés dans le nord.

Depuis mardi 31 janvier, les épouses et enfants de militaires manifestent leur colère. Jeudi, c’est dans la capitale, dans la ville de Ségou, dans le centre du pays et surtout dans la ville-garnison de Kati, à 15 km de Bamako, qu’ils se sont rassemblés pour contester l’inactivité du gouvernement. Selon des témoins, des propriétés de Touaregs ont été saccagés. Une délégation a été reçue par le chef d’État malien au palais présidentiel à Koulouba. « Nous avons trouvé un consensus provisoire avec lui », a indiqué sans autres détails une porte-parole des manifestantes, Oumou Diakité.

"Amalgame"

ATT a pour sa part exhorté les Maliens à ne pas faire « l'amalgame » entre rebelles et civils touaregs mercredi 1er février. « Ceux qui ont attaqué certaines casernes militaires et localités au Nord ne doivent pas être confondus avec nos autres compatriotes », issus d'autres communautés, dont les Touaregs, a-t-il déclaré.

Pourtant un Touareg a affirmé jeudi au téléphone que ses parents avaient échappé la veille à un lynchage à Kati grâce à l'intervention de gendarmes. « Des familles de Touaregs ont évacué Kati. (...) Beaucoup de gens ont quitté le Mali » en avion ou par la route, a-t-il assuré. Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) a pour sa part fait état de quelque 4500 Maliens entrés en Mauritanie ces derniers jours, réfugiés dans la région de Vassala après avoir fui les combats.

(Avec AFP)
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