28022012
IRIB
En février et mars 2011 il y a eu le vote de deux résolutions à l’ONU. Ces résolutions ont été le résultat d’une mobilisation sans précédent, de la Ligue arabe, de 70 ONG des droits de l’homme, du gratin des dirigeants du monde et de leurs obligés,...
de tous les médias qui comptent et même de certains organes indigènes, empressés de jouer dans la cour des puissants. Pour être clair, de mémoire d’homme, on n’avait jamais vu un tel branle-bas de combat. Il était question, disait-on, de voler au secours du peuple libyen menacé de génocide par son propre Etat.
Deux grandes opérations ont été autorisées par l’ONU. La première était d’empêcher l’aviation libyenne de voler, la seconde de geler les avoirs de la Libye déposés ou investis à l’étranger. L’application de la première a été de bombarder sept mois durant le pays et d’installer, in fine, un pouvoir qui n’en finit pas de chercher sa légitimité. A ce moment là la seconde, appliquée à la lettre, devait avoir atteint son terme. Il n’en est rien et c’est comme cela qu’on apprend que tous les cris de détresse et que toutes les professions de foi n’étaient que de la poudre aux yeux. Barak Obama vient de nous le dire froidement. Du «printemps» libyen, il n’en a que faire. Le président des Etats-Unis maintient, malgré tout pour une année, le gel des biens qui devaient être remis au peuple qui, selon l’opinion dominante, a été sauvé de l’extermination. Cette fois-ci, il le fait en invoquant un principe que l’on était loin d’attendre. Du haut de sa superpuissance il dit ceci : «La situation en Libye continue à représenter une menace inhabituelle et extraordinaire sur la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis».
Il s’exprime ouvertement sans un mot d’excuse envers les bonnes âmes qui ont sincèrement cru à ses vertus humanitaires. Il n’était question que de son pays et de rien d’autre, ce que les «anti-impérialistes attardés» ont beau eu de dénoncer. Il n’était question et cela l’est toujours que de la «menace» sur la «sécurité nationale des Etats-Unis». D’ailleurs, il insiste lui-même : «Il nous faut nous protéger de cette menace». Une déclaration qui ferait éclater de rire toute personne ayant conscience de son énormité, mais son caractère est plutôt tragique. Et voilà qu’il repart de son refrain sur la Syrie. Il vient de promettre de «continuer à maintenir une pression importante sur le régime Assad et à chercher tous les outils disponibles pour empêcher les massacres d’innocents…». Il doit, seulement, être gêné aux entournures par les Russes et les Chinois qui, en plus d’avoir été blousés en Libye, ont dû hautement apprécier son dernier discours, qu’ils ne manqueront de lui renvoyer attaché aux attendus de la résolution 1973, où il n’y avait aucune référence à son pays et à sa sécurité.
Pour ce qui est de chez nous, en Algérie, il y en a qui, après avoir applaudi le sort fait aux Libyens, n’ont pas pris de la graine et croient que les mamours de Mme Clinton au Makhzen sont autre chose que les caresses d’un maître à sa bête obéissante.
Ils ne comprennent pas, ou voudraient bien, que la diplomatie qui «marche» soit celle qui va dans le sens de la «sécurité des Etats-Unis».