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Assassinats de Toulouse : même mort, la police fait parler Merah!

27032012
Mohamed Merah, même mort, continue de témoigner du massacre qu’il est censé avoir commis à Toulouse et Montauban.

Il y avait de quoi sursauter lundi en lisant une dépêche titrée : «Mohamed Merah regrette de ne pas avoir tué plus d’enfants juifs». Le tueur parle-t-il depuis l’au-delà pour nous faire part de ses sentiments et ressentiments, ou bien est-il toujours vivant ? Ni l’une ni l’autre, les deux explications ne tiennent évidemment pas la route. En fait, il s’agit seulement d’une info incroyable de la presse française, en l’occurrence du Journal du Dimanche, reprise à satiété par les agences de presse, avant d’inonder les canaux d’information en continu (télévision, radio et internet). Ce type d’assertion, évidemment invérifiable, provient de source policière.

Mohamed Merah étant mort, personne ne viendra démentir la force publique. L’essentiel est ailleurs ! Il faut que le portrait de monstre du tueur soit grossi à l’extrême, et que l’opinion publique s’en imprègne. Alors, qu’aurait dit le suspect aux policiers ? Qu’il regrettait d’avoir manqué «la rentrée des classes à l’école juive», ce qui lui aurait permis de tuer plus d’enfants. Il a dit le «plaisir infini» lors de ses actions meurtrières.

Il ne voulait pas finir en kamikaze pour pouvoir multiplier les actions «voire ses victimes», les «toucher» et les filmer. D’ailleurs, il s’apprêtait à mettre en ligne les films de ses forfaits. Un journaliste a-t-il vu ces images ? Non ! Mais tous en parlent. «Il a dit qu’il n’était pas passé par des camps d’entraînement collectif, mais avait été formé sur mesure, une sorte de cours particulier.» «Le jeune homme assure que son instructeur voulait qu’il commette des attentats à Paris, mais qu’il avait choisi de commencer à Toulouse.» Il avait le sentiment que «tuer un soldat français en France aurait le même retentissement que tuer dix soldats français en Afghanistan».

Parmi les cibles qu’il avait identifiées, figurent le chef de brigade anticriminalité de Toulouse et une policière de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) qui l’avait interrogé lors de son retour du Pakistan. On communiquera à nos lecteurs les autres informations invérifiables qui posent un véritable problème à la presse, en France comme partout dans le monde, y compris l’Algérie : est-ce la police qui doit rédiger les articles des journalistes professionnels à leur place ?

Walid Mebarek
Source:http://www.elwatan.com
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