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Diplomates algériens enlevés : la guerre à Gao, ultime recours ?, par Sofiane Abi

14042012
Sept jours après l’enlèvement des sept diplomates algériens à Gao, Mali, parmi lesquels le consul Boualem Sias, il n’y a toujours pas de nouvelles.

Le rapt revendiqué le 7 avril dernier par le Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) semble ne pas s’acheminer vers un proche dénouement. Face à cette situation, l’Algérie a installé une cellule de crise afin de suivre l’évolution de l’affaire. De leur côté, les fous de Dieu, les terroristes vétérans de l’Afghanistan, semblent déterminés à aller jusqu’au bout. Une intervention militaire pour libérer les sept otages algériens serait un «suicide» et l’Etat Algérien en est conscient.

Présentement, une intervention militaire des troupes spéciales algériennes, qui sont en alerte, semble être l’ultime recours, dans le cas où toutes les portes menant à une issue rapide restent fermées. Hautement entraînées à ce genre de situation, les unités d’élite auraient déjà élaboré un plan pour libérer les sept diplomates algériens des mains de leurs ravisseurs (les terroristes du MUJAO), mais l’intervention ne serait pas sans risque. Toutefois, la grande question qui se pose aujourd’hui c’est de savoir où sont détenus les sept diplomates algériens ?

Au Nord du Mali ou peut-être sont-ils déjà au Niger ou même au Tchad ? Il est important de savoir que généralement les terroristes salafistes ne gardent jamais leurs otages au même endroit. Tous les trois ou quatre jours, les otages sont transférés dans un autre lieu. Une tactique «prudente» mise en place par les terroristes afin d’éviter les représailles. Il est très difficile donc de localiser le lieu de détention des sept otages algériens et encore plus difficile de les libérer.

L’immensité du désert du Sahel complique une tentative de libération des otages algériens, et les terroristes ont une parfaite connaissance de la région. Autre fait important, les autorités algériennes semblent ne pas vouloir investir le marais malien, car les conséquences d’une action militaire pourraient être fatales aux troupes spéciales algériennes et aux otages. Alors que reste-t-il à faire pour libérer les otages ?

Négocier avec les ravisseurs ? Faire pression sur les Touaregs du MNLA ?

La situation est critique pour les autorités algériennes. Sur ce plan, il est important de rappeler qu’un même scénario a déjà été vécu par l’Etat Algérien en 2005, en Irak, lorsque des terroristes d’Al Qaida avaient enlevé deux diplomates algériens avant de les exécuter quelques semaines après.

Allons-nous vers le même sort ?

Les sept diplomates algériens seront-ils exécutés par les terroristes du Mouvement Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest ? Ou négocient-ils leur libération en échange de chefs notoires détenus par l’Algérie ? Les ravisseurs exigeront-ils une rançon ?

Beaucoup de questions qui trouveront peut-être des réponses dans les jours à venir. Il faut retenir une chose : l’Algérie n’acceptera ni le paiement d’une rançon ni la libération d’un chef notoire, tel qu’El Para, dans l’éventualité où les ravisseurs posent ces conditoins. La voie militaire paraît aujourd’hui la plus rentable contre les sbires d’Abou Gaâgaâ, chef du MUJAO, mais pas dans l’immédiat. Mais cette solution militaire comporte des risques pour l’Algérie et pour les otages.

Source: IRIB
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