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Des jeunes militants des mouvements rebelles du delta du Niger déposent leurs armes à Port Harcourt, le 3 octobre 2009
(Photo : Pius Utomi Ekpei/AFP)

04/10/2009

C'est ce dimanche soir, à minuit, qu'expire l'offre d'amnistie du président nigérian aux rebelles du delta du Niger. Samedi soir, des milliers de combattants ont déposé les armes, avec à leur tête trois chefs d'importants groupes armés de la région pétrolière du sud du pays. Une cérémonie a été organisée à Port Harcourt. « Argent contre désarmement », l'offre du président Yar'Adua a porté ses fruits, même si le principal groupe armé continue officiellement de dénoncer ce « marché de dupe ».

L'opération est déjà considérée officiellement comme un grand succès. Le gouvernement espère dix mille redditions, et dit avoir récupéré des centaines d'armes. Quelques rebelles très connus ont accepté de se rendre.

Mais le Mend, le principal mouvement rebelle du Delta, estime que l'opération est loin d'être un succès. Pour plusieurs raisons, estime Tom Ateke, porte-parole du mouvement : « Rappelez vous que le Mend a lui-même encouragé la plupart de ses commandants - ceux qui étaient les plus connus en tout cas - à se rendre, à cause des risques pour leurs familles. Une autre chose dont vous devez vous rappeler c'est que la plupart de ceux qui se rendent ne sont pas des militants, mais des jeunes au chômage, qui se font un peu d'argent grâce à cette affaire, ajoute-t-il. L'argent appartient au delta du Niger, alors si le gouvernement veut vous corrompre je dis "prenez cet argent ! " Je vous incite à accepter cette soi-disant amnistie. Nous savons quoi faire après ».

Pour le Mend, les problèmes restent entiers, malgré l'offre d'amnistie. La question de la répartition des ressources n'a pas été abordée. « Si l'on commence à s'intéresser vraiment aux problèmes du delta du Niger, alors on verra une vraie paix. Une paix durable. Sinon, dans les prochains mois, les problèmes recommenceront. Et je peux vous assurer que la violence consumera toute la région, et même tout le pays », prévient Tom Ateke.

Le Mend a nommé dernièrement une équipe de médiateurs pour ouvrir des discussions avec le gouvernement. Mais cette médiation ne devrait pas commencer à travailler avant le début de la semaine.

La fin de la période d’acceptation de l’amnistie ne sera pas suivie de cérémonie particulière. Le président Yar’Adua a reçu discrètement les chefs rebelles dans son palais, pour finaliser l’opération. Il s’exprimera demain lundi sur la suite à donner au processus.

De l’avis général, l’opération de l’administration Yar’Adua est un succès indéniable et, qui plus est, intervient au lendemain des célébrations du 49e anniversaire de l’indépendance du pays.

Le ralliement des rebelles à l’initiative gouvernementale constitue à n’en pas douter un gage solide d’une souveraineté retrouvée.

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