06052012
C'est fou l'énergie que suscite ces temps-ci le nucléaire libyen dans
les médias hexagonaux.
Bakchich pour sa modeste part, n'a pas attendu la dernière ligne droite
de l'élection présidentielle pour souligner ce que savent tous les
secouristes du monde : boire de l'eau de mer non dessalée donne des
mirages (cf. « France-Libye, un accord nucléaire qui ne manque pas de
sel »).
Le protocole entre Sarkozy et feu son ex-meilleur ami le Colonel Kadhafi
que nous publions ici a été signé le 25 juillet à Tripoli, après
d'intenses tractations diplomatiques, que les télégrammes publiés par
les Inrocks attestent.
C'est Bernard Kouchner
notre world famous French Doctor devenu ministre des affaires étrangères
et un certain Abdurahman Mohamed Chalgram, alors Secrétaire du Comité
Populaire Général de Liaison Extérieure et de coopération
internationale, qui étaient de la partie.
Un détail, pas si anodin que cela, qui pourrait laisser penser que
l'Elysée a entretenu des doutes sérieux sur les réelles intentions du
clan Kadhafi jusqu'à la dernière minute.
Sous les blouses des infirmières
D'autant que Paris ne pouvait ignorer que le site retenu pour la mise en
œuvre des dispositions du « Mémorandum d'entente sur la coopération dans
le domaine des applications pacifiques de l'énergie nucléaire entre la
France et la Grande Jamahiriya Arabe Libyenne Populaire Socialiste »,
relatives à « la coopération dans le secteur des centrales nucléaires
pour la production d'énergie et le dessalement de l'eau » à savoir la
ville de Tadjourah, à 14km de Tripoli, abritait déjà un réacteur
nucléaire civil de 10 megawatts construit par l'ex-URSS et mis en
service dès 1981 !
Par ailleurs, personne ne s'est sérieusement interrogé jusqu'à présent
sur l'apparent déséquilibre des termes de l'échange «infirmières contre
nucléaire».
Quand bien même Nicolas Sarkozy aurait été prêt à tout à l'époque, pour
conquérir l'estime de Sylvie Vartan.
L'affaire pourrait apparaître sous un nouveau jour, à la lumière de la
polémique – «grotesque», selon le vocable favori du président lorsqu'il
est en difficulté -qui enfle quant à la possibilité que l'homme ait mené
sa somptueuse campagne de 2007 avec des fonds en provenance de Tripoli.
Une éventualité qui, indépendamment de sa qualification judiciaire,
constituerait une énorme faute de goût...
D'autant plus grosse, que Paris n'ignorait pas non plus que Kadhafi
était en ligne de mire de l'AIEA, au moins depuis le 10 mars 2004, date
à laquelle le conseil des gouverneurs de l'Agence à l'instigation de
Mohamed Elbaradei son patron, avait adopté une résolution selon laquelle
«les manquement passés de la Libye à ses obligations en matière
d'engagement de sauvegarde», constituait une violation de l'article
XII-C de ses statuts.
Divorces d'intérêts
Kadhafi et ses potes étaient d'ailleurs à ce point surveillés que, comme
l'a révélé Bakchich l'année dernière (cf.« Sarkozy-Kadhafi, un divorce
d'intérêt ») le fantasque Colonel sera finalement contraint de passer
avec l'Oncle Sam, l'accord secret du 28 octobre 2009, visant à mettre le
combustible nucléaire enrichi libyen, à l'abri en Russie. Un épisode à
l'origine du télégramme un brin inquiet de l'ambassadeur US du
25/11/2009, selon lequel, le zinc russe était reparti sans sa précieuse
cargaison au bout de 4 jours d'attente sur le tarmac surchauffé de
Tripoli.
Il est donc inimaginable que la Sarkozy triomphante ait pris un risque
géopolitique d'une telle importance pour les beaux yeux d'une poignée
d'infirmière, et la reconnaissance d'un médecin palestinien naturalisé
bulgare, fut-il anesthésiste.
Au contraire, l'apparente coïncidence de date pourrait avoir été retenue
à dessein pour focaliser la curiosité des médias sur l'événement afin de
dissimuler un renvoi d'ascenseur d'une toute autre nature. La bonne
vieille technique de l'illusionniste en somme...
Source. Bakhchich
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