22052012
Oumar Sarr et Ousmane Ngom sont formels. Ce n’est pas la volonté des Sénégalais de changer de régime qui a fait perdre Abdoulaye Wade au soir du 25 mars dernier. Mais plutôt, une coalition étrangère avec la France et les Etats-Unis en tête.
Si Abdoulaye Wade a perdu le pouvoir lors de l’élection présidentielle du 25 février dernier, c’est à cause des coalitions internationales, particulièrement la France et les Etats-Unis d’Amérique. Ou du moins, ce sont là, les convictions partagées par le nouveau coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds), Oumar Sarr et l’ancien ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom.
Invités respectivement des émissions «Grand Jury» de la Rfm et de «Opinion» sur Walf Tv hier, dimanche 20 mai, les deux responsables politiques libéraux ont accusé les puissances européennes de s’être liguées contre l’ancien président de la République.
«Personne ne pouvait penser réellement que nous pouvions quitter le pouvoir comme ça», souligne le maire de Dagana. Toutefois, a-t-il ajouté : « il y a une situation quasi-insurrectionnelle qui a été créée depuis six mois, notamment avec des manifestations continues».
Puis, a poursuivi Oumar Sarr, «il y a eu surtout une coalition internationale avec les Etats-Unis et la France. La France a utilisé tout son système pour contrecarrer notre candidature. Il y a des lettres envoyées, le blocage de beaucoup de projets», sans en citer un seul.
Le nouveau coordonnateur du Pds a cependant fait remarquer qu’au moins, si «Alain Juppé a durement attaqué à l’Assemblée nationale française, Abdoulaye Wade, Nicolas Sarkozy, ne l’a pas dit formellement, mais il soutenait Macky Sall». Il en veut pour preuve la présence d’une délégation de l’Union pour la majorité présidentielle(Ump) au Congrès d’investiture de Macky Sall. «Les preuves sont là. Il y a une action majeure», a-il souligné.
La défiance de la France s’expliquera selon l’édile de Dagana par le fait que l’ancien président Abdoulaye Wade a voulu marquer davantage l’indépendance du Sénégal vis-à-vis des puissances occidentales. «Le Sénégal indépendant n’était pas très visible, mais quand le président Wade a fait partir des militaires français et a mis le drapeau sénégalais à la base : ce qui était un acte fort en disant que l’armée française n’a rien à faire ici, il y a eu une coalition contre lui», a déclaré Oumar Sarr.
Leur candidat était alors devenu Macky Sall. D’ailleurs souligne le coordonnateur du Pds, «immédiatement après sa victoire, Macky a couru là-bas et a eu son déjeuner. Il a signé les accords de défense» sans là, non plus, en préciser le contenu. «Or, relève-t-il, la France avait des problèmes sur le sol sénégalais, à cause du ton indépendant du président Wade. Ce ton gêné la France».
Oumar Sarr oublie cependant de préciser que c’est le même Nicolas Sarkozy , bien avant Abdoulaye Wade, avait plaidé pour le redéploiement des forces françaises au Sénégal. Il oublie surtout que ce sont les Sénégalaises et les Sénégalais qui, après avoir rejeté tout tripatouillage de la Constitution, ont voté dans le secret de l’isoloir. Ni les djins, ni les puissances étrangères encore moins leurs alliés Thiantacounes n’ont pu venir à bout de leur détermination et de leur engagement personnels.
Les Observateurs de l’UE logés avec l’Etat major de Macky Sall
Ousmane Ngom embouche la même trompette. «Ce sont des coalitions internationales qui ont fait tomber Wade. Elles ont su influencer le vote des Sénégalais. Parce que Wade dérangeait en choisissant d’être indépendant. Il a refusé de signer les Accords de partenariats économiques, (Ape) et a même organisé des marches contre de tels accords», rappelle l’ancien ministre de l’Intérieur.
Et d’ajouter : «Wade a aussi diversifié les coopérations internationales en travaillant avec l’Inde, la Chine, le monde arabe. Ce qui a fait peur aux puissances occidentales qui se sont dites : si jamais les autres Chefs africains, venaient à faire comme lui, ce serait grave. Alors, elles ont décidé de se débarrasser de Wade».
«Vous n’avez jamais vu autant d’observateurs européens dans un pays. Ils étaient 1000 et logeaient tous au Radisson avec l’Etat Major de Macky Sall. C’était comme en Côte d’Ivoire avec l’hôtel du Golfe», souligne l’ancien ministre de l’Intérieur. Allusion faite à la défaite de Laurent Gbagbo contre Alassane Ouattara qui s’était refugié à l’hôtel du Golfe surprotégé par les puissances occidentales, jusqu’à la capture de Laurent Gbagbo.
Source:
http://www.sudonline.sn