La Cedeao et les anciens putshistes ont conclu dimanche 20 mai, un accord fixant à 12 mois la période de transition au Mali. Le décompte commencera après les 40 jours d'intérim assurés par Dioncounda Traoré, qui restera président de la transition.
Douze mois. C’est la période que durera la transition au Mali, après le coup d'État militaire du 22 mars. L’accord a été conclu dimanche 20 mai à Bamako entre les putschistes, les autorités intérimaires de Bamako et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
Le décompte des douze mois de transition commencera après le délai constitutionnel de 40 jours d'intérim assuré par Dioncounda Traoré, soit dès mardi 22 mai, ont affirmé des sources dans l'entourage des putschistes et de la médiation de la Cedeao. Le président par intérim devrait lui, diriger le pays durant toute la durée de la transition.
Selon les mêmes sources, l’accord a été conclu par le capitaine Amadou Haya Sanogo, chef de l'ex-junte, le président malien par intérim Dioncounda Traoré, son Premier ministre Cheick Modibo Diarra et le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, un des médiateurs pour la résolution de la crise malienne.
Étaient également présents à Bamako les ministres ivoirien, Adama Bictogo, et nigérian, Mohamed Nourredine, tous dépêchés par la Cedeao. Cette délégation a été rejoint dimanche par des chefs militaires burkinabè et ivoirien, le président de la Commission de la Cedeao Kadré Désiré Ouédraogo, le représentant du Secrétaire général de l'ONU en Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, et un responsable de l'Union africaine, afin de poursuivre les discussion.
"Message clair"
Dès samedi, le capitaine Amadou Haya Sanogo avait annoncé à la télévision publique malienne qu’un « accord de principe » avait été trouvé avec la délégation de la Cedeao. Pour cette dernière, l’objectif de cette réunion était de faire « passer un message clair : que la junte doit rester en dehors du processus politique », selon les propos du ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan. À la moindre entorse dans l’application de l’accord, des sanctions seront « appliquées automatiquement », a tenu à avertir Daniel Kablan Duncan.
L'accord conclu dimanche fait suite à l’accord-cadre signé entre les putschistes, dirigés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, et la Cedeao, le 6 avril, dans lequel les militaires acceptaient de rendre le pouvoir aux civils. Lors d'un sommet le 26 avril à Abidjan, les chefs d'État de la Cedeao avaient annoncé avoir fixé la période de transition au Mali à douze mois, en appelant les putschistes à retourner dans les casernes. Une décision immédiatement rejetée par l'ex-junte militaire.
Les ex-putschistes avaient alors réclamé le départ Dioncouda Traoré (ancien président de l'Assemblée nationale jusqu'au renversement du régime d'Amadou Toumani Touré), dès le mardi 22 mai, soit au terme du délai constitutionnel de 40 jours pourtant déclaré intenable dans l'accord-cadre.
Concessions
Pour que les anciens putshistes acceptent les revendications de la Cedeao, l'organisation régionale a dû plier sur certains points en retour. Vendredi, l'Assemblée nationale malienne avait ainsi adopté un projet de loi accordant l'amnistie aux auteurs du coup d'État. Une décision acceptée par la Cedeao, qui a également été contrainte d'offrir au capitaine Sanogo certains avantages.
« Le capitaine Amadou Sanogo a un statut d'ancien chef d'État. Il bénéficiera des avantages dus à son rang », a déclaré à la radio publique Djibrill Bassolé. Ainsi, le militaire aura droit « au traitement et aux indemnités accordés à un chef d'Etat à la retraite. Il aura une garde rapprochée, il sera logé par l'État » notamment. ll s'agit de l'«une des mesures d'accompagnement de l'accord de principe » conclu samedi, a expliqué dimanche soir une source militaire proche du capitaine Sanogo.
(Avec AFP)
Source:
http://www.jeuneafrique.com