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Mali: la fusion des rebelles touareg et des salafistes d'Ansar Dine

27052012
La rébellion touareg et le mouvement salafiste Ansar Dine, deux des groupes qui contrôlent le nord du Mali depuis près de deux mois, ont annoncé samedi leur fusion et proclamé un Etat dans la région. Ce protocole d'accord transmis à l'AFP, aboutissement de plusieurs semaines de discussions parfois difficiles entre deux mouvements longtemps séparés par leurs objectifs et leurs idéologies, marque un tournant dans l'immense Nord malien, qui a échappé au pouvoir central de Bamako depuis fin mars.

Le mouvement Ansar Dine et le MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) proclament leur auto-dissolution dans l'Azawad (région nord du Mali, ndlr). Les deux mouvements créent le Conseil transitoire de l'Etat islamique de l'Azawad, indique l'accord. Ansar Dine, dirigé par l'ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly, a été appuyé sur le terrain par les membres d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

A eux deux, Ansar Dine et Aqmi sont devenus dominants - aux dépens du MNLA - dans le Nord, tombé entièrement aux mains des groupes armés à la faveur du putsch du 22 mars à Bamako. Ibrahim Assaley, maire de la localité de Talataye (nord) et membre du MNLA, a jugé après cet accord qu'Ansar Dine se démarque du terrorisme mais refuse pour le moment de déclarer la guerre au terrorisme.

Il est vrai que pour continuer à exister, le MNLA a coûte que coûte besoin du ralliement d'Iyad et de ses hommes. D'autant plus que cette fusion donne le bon prétexte pour une intervention étrangère dans cette région.

Aqmi, considéré comme groupe terroriste, opère depuis plusieurs années dans toute la bande sahélo-saharienne, y commettant des rapts, en particulier d'Occidentaux, et l'Afrique de l'Ouest comme le reste de la communauté internationale redoutent désormais une afghanisation du nord du Mali.

L'accord MNLA/Ansar Dine et l'incertitude autour de la place d'Aqmi dans l'Azawad créent une nouvelle donne pour les autorités de transition de Bamako et la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne, a fait savoir récemment que des contacts avaient été établis avec notamment le MNLA et Ansar Dine.

Les autorités maliennes de transition ne cessent de proclamer leur volonté de restaurer l'intégrité territoriale du Mali. Mais elles semblent pour l'heure impuissantes, d'autant qu'elles ont peiné jusque-là à s'imposer à Bamako même face à l'ex-junte du capitaine Amadou Haya Sanogo, qui avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré.

Source: IRIB
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