30052012
Un rapport de Nations Unies accuse le Rwanda de complicité dans la fourniture d’armes et de soldats aux rebelles de la République Démocratique du Congo.
Les Nations Unies affirment avoir des preuves que la mutinerie dans l'armée congolaise du Mouvement du 23 mars (M23) à l’est de la RDC est alimentée par des recrues et un soutien militaire du Rwanda voisin.
Ces informations proviennent d’un rapport confidentiel de la Monusco, la Mission de l'ONU en République Démocratique du Congo, dans lequel les Nations Unies citent des soldats qui ont déserté l’armée congolaise après s’être mutinés en avril 2012. Ces derniers affirment avoir été recrutés et entraînés au Rwanda.
Louise Mushikiwabo, le ministre des Affaires Etrangères rwandaise a démenti l’information à la BBC. Elle affirme que le rapport de l’ONU est un tissu de mensonges.
«La mission des Nations unies au Congo a menti, rien n’a été vérifié. Elle se borne à répéter sur des revendications et des rumeurs que le gouvernement rwandais entend depuis des semaines»
«Que gagnerait le Rwanda à créer l’instabilité aux alentours de ses propres frontières? Ça n’a pas de sens.»
Le rapport des Nations Unies affirme que certains leaders de la mutinerie sont d’anciens rebelles tutsis liés au Rwanda, dont le gouvernement est ethniquement dominé par des Tutsis.
La région a souffert des années d'une guerre déclenchée en 1994 quand plus d’un million de hutus ont traversé la frontière pour passer en territoire congolais après le génocide qui a fait 800.000 victimes, essentiellement tutsis.
A cause de cela, le Rwanda a envahi par deux fois le voisin congolais en vue de pourchasser les rebelles hutus réfugiés dans le pays.
Le rapport des Nations Unies affirment que ces rebelles sont en réalité des Rwandais intégrés dans l’armée congolaise en 2009 dans le cadre d’un accord de paix.
Récemment, ils auraient regagné le Rwanda sous le prétexte d'être incorporés dans l’armée rwandaise. Certaines de ces recrues, l’auraient été dès février 2012.
Selon le correspondant de la BBC, ce détail pourrait signifier, s’il s’avère vrai, que le Rwanda se préparait à un conflit bien avant la mutinerie d’avril.
Par ailleurs, la BBC apprend que le général de l'armée congolaise Bosco Ntaganda, recherché par la CPI pour «crimes de guerre» en RDC, est accusé d'avoir fomenté la mutinerie en réponse à toutes les pressions qui sont faites pour son arrestation. Ce général qui a déjà combattu avec l'armée du Rwanda nie l'allégation.
Source:radiookapi.net