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ONU, CEDEAO, UA au chevet du Mali

11062012
L'ONU, l'Union africaine et la CEDEAO, exigent la dissolution immédiate du CNRDRE, l'ex-junte malienne, et son retrait immédiat de la gestion de la transition.

L'UA va saisir aussi l'ONU pour obtenir son «appui» à une intervention militaire pour aider l'Etat malien à restaurer son autorité dans le Nord, selon les conclusions du sommet de l'UEMOA, à Abidjan. Elle demandera dans les prochains jours au Conseil de sécurité d'autoriser cette intervention africaine. Soutien aux autorités de la transition malienne, respect de l’intégrité du pays et possible intervention militaire internationale sont les grands principes réaffirmés par la réunion d’Abidjan. Les participants ont mandaté l’Union africaine à saisir l'ONU pour que le Conseil de sécurité autorise une intervention militaire dans le nord du Mali, contrôlé par des groupes armés, dont des islamistes.

Les participants ont affirmé la disposition des différentes organisations et des pays présents à appuyer financièrement l’éventuelle intervention militaire et à apporter une aide logistique.

Le document final indique que les participants ont « affirmé leur volonté d'œuvrer à la mobilisation rapide d'un appui adéquat des Nations unies », qui passerait par « une requête formelle » de l'UA, fixant le « mandat précis » d'une opération militaire, destinée à rétablir l'intégrité territoriale du Mali.

La réunion a « reconnu la nécessité de mobiliser tous les moyens appropriés, y compris militaires », pour aider l'Etat malien à restructurer son armée et « appuyer les efforts visant à restaurer dans les plus brefs délais possibles son autorité sur le nord du pays ».

Il s'agit aussi, précise le texte, de l'aider à « combattre les groupes terroristes », « criminels » ou autres « dont l'action remet en cause la stabilité et la sécurité du Mali et de la région ». Les participants ont assuré que leurs organisations et pays étaient prêts à apporter un appui notamment « financier » et « logistique » à ces efforts.

Mais la réunion n'a pas précisé les contours, les composantes ni le mandat exact d'une opération militaire dans le nord du Mali, qui constitue les deux tiers du territoire. Et puis l'ONU, l'UA et la CEDEAO, Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest, ont aussi « exigé la dissolution immédiate de l'ex-junte malienne. Les trois organisations demandent aux putschistes du 22 mars de se retirer « complètement de la gestion de la transition».

Le gouvernement malien n'est pas opposé à ce que la communauté internationale lui apporte de l'aide, mais il souhaite rester maître de la décision, du calendrier et fixer lui même les contours de la mission qui échoirait à ses partenaires. Hamadoune Touré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, s'en explique.

Hamadoune Touré, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement malien "le Mali fait partie de l’Afrique et des Nations unies. Il n’est pas question pour nous de dire que nous ne voulons pas un appui. Mais il y a des conditions à remplir d’abord chez nous. Il nous faut évaluer nos propres capacités, puis en fonction de cela, voir s’il y a besoin d’aide extérieure".

De violents accrochages ont éclaté dans la nuit du jeudi au vendredi, dans le nord malien entre des forces de la rébellion touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et du groupe Ansar Din. C'est la première fois qu’est signalé un affrontement d'une telle importance entre ces deux groupes dans le désert nord malien contrôlé depuis plus de deux mois par le MNLA et surtout Ansar Din et son principal allié d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI).

Les combattants surarmés du MNLA et ceux d’Ansar Din se sont affrontés tard dans la nuit de jeudi à vendredi à hauteur de Kidal, a précisé une source locale à Alakhbar. De violents tirs d'armes lourdes ont retenti entre les deux camps, et des colonnes de dizaines de voitures armées de mitrailleuses roulant aux alentours de la ville, toujours d’après la même source.

D'autres sources ont évoqué que d'intenses échanges de tirs d’armes automatiques se sont produits durant toute la nuit entre les combattants du MNLA et les miliciens proches d'AQMI.

Par ailleurs, le président nigérien Mahamadou Issoufou, interrogé par France 24, notamment sur la crise malienne, est revenu sur les rapports de force existant aujourd'hui au nord du Mali, après l'interruption des relations entre Ansar Din et le MNLA, Mouvement national de libération de l'Azawad.

Pour le président du Niger, il faut privilégier la négociation pour restaurer la démocratie et l'intégrité territoriale du Mali. Mais pour Mahamadou Issoufou, une intervention militaire serait légitime si les négociations échouent. "Il y a deux possibilités, soit les négociations, soit la guerre. Si jamais on devrait intervenir au Mali, c'est qu'on aura tout essayé, on aura épuisé toutes les autres solutions avant de recourir à la guerre", indique le Président du Niger.

Source:http://www.rfi.fr
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