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La Libye et son premier scrutin "démocratique", de l'après-Kadhafi

14072012
Politiquement parlant, le premier scrutin, en la Libye, après-Kadhafi, va permettre de dresser un état des lieux des forces en présence.

Huit mois après la fin du conflit armé, qui a provoqué la chute, puis, la mort de Mouammar Kadhafi, après quatre décennies de règne sans partage, quelque 2,7 millions de Libyens, sur une population de 6 millions, sont appelés à choisir un «Congrès national général» de 200 membres, qui devra diriger une nouvelle période de transition.

Sans attendre les résultats officiels des premières élections législatives, organisées, samedi 7 juillet, en Libye, l'Alliance des forces nationales affirme être arrivée «en tête dans la plupart des circonscriptions». Son principal adversaire, le parti Justice et Construction, issu des Frères musulmans, a, de son côté, déjà reconnu «la nette avance, à Benghazi et Tripoli» de cette Alliance formée par l'ancien Premier ministre Mahmoud Jibril.

Il a appelé, dimanche soir, les autres partis politiques à l'unité, au moment où le pays attendait les premiers résultats officiels du scrutin. M. Jibril, ex-Premier ministre du Conseil national de transition, a promis, par ailleurs, de tendre la main aux partisans du fédéralisme, qui ont boycotté et perturbé les élections, dans l'Est, ajoutant que son parti allait pousser pour qu'ils soient représentés à l'Assemblée nationale.

Il a appelé, aussi, les minorités, comme les Amazighs, les Touaregs, voire, les extrémistes, au dialogue, affirmant que l'exclusion n'a plus de raison d'être, en Libye. Sitôt les résultats officiels proclamés, lundi ou mardi, débuteront les grands marchandages. Chaque parti cherchera à attirer le maximum de ces «électrons libres», pour bénéficier d'une majorité la plus large possible. Ce jeu, qui pourrait durer, nécessitera de passer des compromis, avec des familles, des clans, des tribus, et sans doute, aussi, beaucoup d'argent. Mahmoud Jibril, lui-même membre des Warfallas, la plus importante tribu libyenne, a justement joué la carte tribale, dans ces élections.

Revenu, en Libye, en 2006, lors de «l'ouverture» pratiquée par le fils Kadhafi, Seïf al-Islam, Mahmoud Jibril n'a pas craint de tendre la main aux tribus restées, jusqu'au bout, fidèles à l’ex-régime. L'ancien directeur de l'agence de développement économique de la Libye de Kadhafi, qui a rejoint, aux premières heures, la révolution, a, manifestement, tissé un réseau touchant, dans ses profondeurs, l'ensemble de la société libyenne.

Il a dénoncé, par ailleurs, le terme libéral employé par les médias, pour désigner son alliance, qui regroupe, selon lui, toutes les idéologies. Négligeons pas, toutefois, un point. Le scrutin législatif libyen, particulièrement, complexe, peut toujours réserver des surprises. C'est pourquoi l'Alliance des forces nationales (AFN) se garde de tout triomphalisme. Ce sont ses listes, élues à la proportionnelle, qui, selon les premiers décomptes, sont arrivées, largement, en tête.

On ne sait, toutefois, pas combien des 80 députés désignés à la proportionnelle porteront ses couleurs, dans la prochaine assemblée libyenne de 200 membres.

Source:IRIB
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